Une liste de gratitude est une liste de remerciements adressés à tout ce qui vous rend heureux. Idéalement, elle doit être quotidienne et rendre hommage aux petits moments qui ont illuminé votre journée. Il s’agit de partir du sentiment de reconnaissance et de relever dans votre quotidien ce pour quoi vous vous estimez chanceux et reconnaissant.
Les experts disent que l’exercice est peut-être difficile au début, mais qu’on s’y habitue rapidement. Machinalement, on peut aussi remercier la vie tous les soirs en s’endormant et tous les matins en constatant qu’on est encore vivant.
J’ai personnellement mon petit rituel de gratitude. Chaque samedi après-midi après ma sieste, je me coule un énième café et j’ouvre mon cahier rose que je remplis de gros MERCIS. Oui, oui! J’ai découvert la gratitude, pourrais-je dire, pendant la pandémie. Au lieu de craindre de mourir, j’ai commencé à remercier l’univers d’être encore en vie. La peur s’est enfuie et j’ai tout doucement appris à reconnaître ce qui m’arrivait de bon.
Toutes mes journées d’écriture sont différentes, mais je peux affirmer chaque jour que je suis reconnaissante d’être en vie! J’ai toujours une bonne raison pour dire merci à un ami, à une bonne idée et surtout, à la folle du logis qui me garde alerte et inspirée.
Voici quelques phrases extraites de ma liste de gratitude :
– Merci l’ami! Tes gros bras et ta précieuse compagnie m’ont beaucoup aidée à installer dans mon salon deux nouvelles bibliothèques IKEA.
– Merci à mes enfants qui ont fait de moi une courageuse maman.
– Merci, chère Pénélope, c’est ton amour qui me garde en vie.
– Merci à la voisine généreuse qui m’a donné de si bonnes confitures!
– Merci à mes amis qui m’invitent à les accompagner à des sorties et des événements.
– Merci pour tous ces cafés savourés en bonne compagnie!
– Merci, cher Claude, d’avoir réparé le thermostat de mon plancher chauffant.
– Merci à Stephen l’Irlandais qui m’a accompagnée au lunch annuel de la Saint-Patrick et à ma bonne amie de nous avoir invités.
– Merci à l’ami Bruce avec qui j’entretiens toujours de sérieuses conversations.
– Merci à Marie-Pierre, l’hôtesse de l’air préférée de notre groupe d’amis, pour toutes ces délicieuses importations privées de chocolats, rapportées de ses voyages sur le vieux continent.
– Merci pour cette précieuse inspiration qui me vient d’en haut.
– Merci à la folle du logis qui m’inspire et gouverne mes pensées.
– Merci pour ma persévérance, ma patience et mon amour des mots.
– Merci pour mon âge avancé, à la sublime vie qui me garde forte et en santé.
– Merci le temps pour cette incroyable balade en traîneau.
– Merci pour la place bien au chaud que vous me réservez là-haut.
– Merci pour cet hiver si doux, pour la neige si blanche et le ciel si bleu.
– Merci la vie de pouvoir reconnaître tout ce qui est bon pour moi.
– Merci à l’ex-mari qui a été juste assez ignoble pour qu’enfin je me décide à le quitter.
– Merci à tous mes précieux lecteurs qui me suivent chaque semaine par le biais de mes lettres du dimanche.
– Merci pour tous les commentaires que vous m’écrivez semaine après semaine.
– Merci à ceux qui ont acheté mon livre, Cora l’ordinaire endimanché, et qui viennent m’en parler!
– Merci à la mer qui m’a nourrie toute ma vie et qui continue à le faire.
– Merci aux magnifiques hommes qui viennent embellir mes rêves et nourrir mes espoirs.
– Merci à mes dix doigts qui, même s’ils sont usés, continuent à me donner le plaisir de faire à manger pour mes enfants, mes petits-enfants et quelquefois même pour mes collègues de travail au siège social de l’entreprise.
Depuis que je m’exerce à cette énumération de mercis à l’univers, j’ai toujours hâte à demain pour découvrir ce que j’apprends à mieux apprécier.
VERBA VOLANT, SCRIPTA MANENT.
Les paroles s’envolent et les écrits restent.
Cora
❤
Avez-vous, comme moi, constaté à quel point l’incessant va-et-vient des jours nous empêche de réfléchir à notre mort? Je fêterai mes 77 ans le 27 mai prochain et parce que le chiffre sept a toujours été mon préféré, j’en prendrais encore deux ou trois sans être trop gourmande. Fêter mes 77, 87 et 97 ans me comblerait de bonheur! Après, si Dieu le veut, je m’envolerai. Sachez-le : j’ai carrément l’intention de faire rimer vieillissement avec épanouissement de mon vivant!
Tout endimanchée de rose ce matin, je sens que mon cœur a encore 20 ans. Mes doigts filent à tire d’ailes sur le clavier et m’inventent des amourettes simplement pour apprécier l’instant présent. Le sourire d’un beau mâle, un compliment sur ma tenue, la voisine qui m’offre des biscuits, tout m’éblouit. Vieillir heureux et heureuse est peut-être la clé de la longévité.
À cet effet, chers lecteurs, j’épluche depuis quelques semaines de sérieux magazines parlant de notre dernière heure et je note tous les précieux conseils qui auront un effet positif sur notre avenir à long terme. Sans vouloir sembler moralisatrice, permettez-moi de les partager avec vous en utilisant mes mots de tous les jours.
N’ayons pas peur de vieillir, aimons notre âge et célébrons nos anniversaires.
Jetons par la fenêtre la lente perte d’autonomie, la baisse de vitalité et l’ennui.
Transformons notre monotonie quotidienne en une célébration de la vie. Vivre longtemps est un don du ciel; une opportunité à saisir, maintenant ou jamais.
Additionnons les bonnes journées que nous passons, car c’est ce que nous avons de plus précieux. Transmettons aussi à nos proches cette sagesse pour qu’ils puissent apprendre de notre exemple avant même que cela ne les concerne.
Offrons-nous l’occasion de vivre chaque jour au moins un événement qui a de l’importance à nos yeux. Apprendre un nouveau mot, rendre visite à un ami, poser un geste de bonté envers soi-même.
Osons faire preuve d’optimisme. Aborder le changement émerveillé plutôt qu’inquiet nous permet de rester curieux et enthousiastes face à l’avenir. Écrivons les cinq nouvelles choses que nous souhaiterions accomplir cette année.
N’ayons pas peur. Avec le temps nos capacités se multiplient. Souvenons-nous des cinq ou six savoir-faire les plus importants que nous avons développés durant notre existence.
Plus nous avançons en âge, plus nous nous dirigeons vers des terres inconnues. Nous avons gagné le droit d’explorer librement le reste de notre vie, sans limites et sans hésitation. Il est toujours temps de changer notre modus operandi.
Ouvrons-nous aux autres, considérons nos meilleurs amis comme des membres de notre famille. Nommons-en trois ou quatre capables de devenir aussi notre filet de sécurité. Donnons-leur la priorité.
Apprenons quelque chose de nouveau et partageons nos connaissances avec eux. Accordons-leur le droit de nous apprendre quelque chose en retour.
Faisons de l’exercice sans y penser; pédalons en regardant la télé. Sortons de la maison sans aucun prétexte. Promenons-nous dans la nature et admirons le paysage. Laissons notre montre intelligente calculer nos pas.
Mangeons lentement et, si possible, en bonne compagnie. Porter attention à ce que nous avalons permet de manger moins et de savourer davantage.
Simplifions-nous la vie. Faisons le tri dans nos placards et donnons ce que nous ne voulons plus. Allégeons-nous. Les oiseaux volent parce qu’ils n’ont pas de bagage.
N’hésitons plus, laissons parler nos émotions. Éric Simard, docteur en biologie et chercheur, croit qu’il s’agit du facteur qui aurait le plus gros impact sur la longévité humaine. L’expert dit aussi que fréquenter la famille et les amis augmente l’espérance de vie.
Avant de nous envoler, guérissons toutes ces blessures de l’âme qui nous ont rendus misérables. Blessure de rejet, d’abandon, de trahison, d’injustice ou d’humiliation, je les ai toutes un peu subies. À une certaine époque, j’ai dû lire l’excellent livre à succès de Lise Bourbeau intitulé « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » pour m’en sortir.
Il n’est jamais trop tard pour corriger nos bévues ni pour apprendre de meilleures façons de vivre. Moi la première, vieillotte encore forte, je m’invente mille détours pour supposément trouver l’amour.
Très chers lecteurs, je badine, je rigole, j’essaie essentiellement de vous plaire avec mes millions de mots d’amour.
Cora
❤
Très chers lecteurs, voici qu’en cette fin mars, l’amie journaliste récidive et m’invite à répondre à de sérieuses questions capables, selon elle, de dépoussiérer ma caboche. J’accepte de jouer le jeu encore une fois.
— Quelles sont les trois choses qui donnent un sens à votre existence?
Ce qui donne un sens à ma vie, ce sont mes enfants. Ils me donnent l’assurance d’appartenir quelque part, de faire partie d’une famille, et d’être un important maillon de leur fratrie. Je dois nommer l’entreprise que j’ai créée et qui m’a définie comme entrepreneure à succès. Je ne sais vraiment pas comment j’ai acquis ce talent des affaires. Peut-être est-ce grâce à ma créativité, ma vaillance et ma capacité remarquable d’avoir compris assez rapidement le concept de franchisage et le maniement des affaires commerciales au Canada. Finalement, bien que sur le tard, il y a cette écriture qui envahit mon quotidien tel un immense paquebot me permettant de revisiter en touriste tous les ports d’attache de ma vie avant l’ultime escapade.
— Quelles sont vos trois plus grandes qualités?
— Ces qualités sont certainement le courage, la créativité et la persévérance. Toujours, toujours le courage enrubanne mes efforts. Un brin de créativité descend du ciel chaque fois que j’en ai besoin et cent fois sur le métier je remets mon ouvrage. J’essaie de faire pousser des fleurs dans le désert. Des heures durant, je peaufine mes mots pour en faire des tigres blancs du Bengale, des poissons mandarins ou de fabuleux oiseaux de paradis.
— Quels sont les trois actes les plus courageux que vous avez accomplis?
— Ce fut premièrement de garder mon bébé au lieu d’avorter comme le voulait son géniteur. Puis celui de m’enfuir avec mes trois enfants après treize années de malheur conjugal. Finalement, pauvre comme Job, ce fut d’ouvrir un premier petit resto de déjeuner qui, par miracle, devint une grande chaîne de restaurants.
— Quels sont les trois souvenirs les plus percutants qui demeurent présents à votre mémoire?
— Je ne pourrai jamais oublier les mains momifiées de ma mère sans cesse rongées par l’eczéma. Sa figure fracassée que j’ai dû identifier à la morgue après une collision frontale qui l’a tuée. L’accouchement très difficile de mon premier enfant pour lequel des forceps ont dû être utilisés pour le sortir de mon ventre.
— Quels sont les trois regrets que vous ne pourrez jamais oublier?
— Jeunette, c’était facile de regretter quelque chose. Une mauvaise note à l’école, une partie de tennis affreuse. J’ai pourtant appris en vieillissant que tout a été nécessaire. Comme le sel et le poivre, le pire et le meilleur font partie de la recette d’une vie. Pour citer la très célèbre Édith Piaf que j’aime encore beaucoup, je dirais moi aussi : « Non, rien de rien. Non, je ne regrette rien ».
— Quelles sont les trois choses les plus difficiles que vous avez dû accepter?
— Plusieurs choses difficiles se sont présentées à moi, je l’avoue, mais je refuse de les compter. Vous connaissez ma vie. Vous savez qu’à la longue, une grosse difficulté se transforme en petit déluge qui finit toujours par s’assécher. Il y a dans ma tête cette idée des extrêmes à éviter : le très haut/le très bas, le oui/le non, le bon/le mauvais, le blanc/le noir. Je préfère m’imaginer au milieu des extrêmes.
— Quelles sont les trois peurs qui vous tourmentent encore?
— J’ai une peur bleue des serpents, même des tout-petits que nous rencontrions en jouant dans les champs du grand-père. J’ai aussi peur des souris, c’en est inconcevable. Dans ma vieille maison de campagne, je suis presque en forêt. Les chevreuils, les dindes sauvages, les marmottes, les grosses corneilles, je les aime tous, mais j’ai peur d’une petite queue noire de souris dans une armoire! J’ai aussi un peu peur de la police lorsque je conduis dans les villages de notre beau pays. La nature magnifique me distrait et peut me faire oublier certains arrêts.
— Quels sont les trois meilleurs amis que vous avez encore dans votre vie?
— Généralement, les bons amis se comptent sur les doigts d’une main. Mais en vieillissant, en travaillant moins et en écrivant depuis presque trois ans dans le même café du village, les bons amis sont de plus en plus nombreux dans mon entourage et je m’en réjouis. Je les ai nommés dans la lettre NOUS ÉTIONS TREIZE À TABLE publiée ce 21 janvier 2024.
— Quels sont les trois désirs que vous n’avez pas encore assouvis?
— Quelle immense montagne que ce mot « désir »! Une petite chose m’arrive, un compliment, un regard, un sourire et mon cœur active la manette « désir ». Ne devrais-je pas avoir passé l’âge de prendre mes désirs pour des réalités? Je n’en suis pas certaine! Je grappille encore les miettes d’affection qui s’envolent en secouant la nappe.
— Quels sont les trois compliments que vous recevez régulièrement?
— Comme je lis tous les commentaires de mes fidèles lecteurs, je crois sincèrement que ce sont mes beaux mots qui reçoivent le plus d’éloges. Puis mes barniques rigolotes et mes fringues colorées. Je détonne, je rigole, mais je crois fermement que cette originalité me fait du bien. M’habiller, agencer mes couleurs et me crêper la couette s’avère mon petit moment créatif de la journée. Pour terminer, il est vrai qu’on me complimente souvent pour mes talents culinaires! Ils ont jadis servi à bâtir l’entreprise et je continue à les mettre à l’œuvre pour éblouir mes proches et, surtout, mes petits-enfants.
Mille mercis, dame Isabel.
Cora
❤
Voici une histoire que j’ai apprise entre les branches cabossées de notre arbre généalogique. Venus de la lointaine Belgique, les ancêtres Charles-Louis et Philomena Van Zandweghe ont traversé l’océan vers une nouvelle vie. Avec leur demi-douzaine d’enfants, deux frères de Charles-Louis et de quelques amis dont deux religieux, un boulanger, un charpentier, un boucher, un notaire et des experts en filature du lin, ils ont fait le voyage pour s’établir dans l’arrière-pays gaspésien à la hauteur du village de Caplan. L’appel de l’aventure, la possibilité de posséder des terres agricoles bien à eux et la quête d’une vie meilleure encouragèrent les Belges à s’installer. Ils nommèrent vite l’endroit « Petite Belgique » et ensuite « Saint-Alphonse-de-Caplan ».
C’est à cet endroit que naquit l’héroïne de mon histoire le 1er octobre 1884, quelque quinze ans avant l’arrivée des Belges en sol québécois. J’imagine difficilement la psyché de cette petite fille condamnée à vivre très pauvrement sur une terre aride que les défricheurs de l’époque avaient baptisée le Calvaire. Ses idées, ses croyances et sa programmation mentale furent formées dans un village dont l’exploitation forestière était l’activité principale. Elle côtoyait des bûcherons, des cultivateurs, quelques enfants dans une école de rang, une maîtresse et probablement un curé.
Lorsqu’à l’adolescence surgirent les questions, la jeune fille, je suppose, développa son identité, ses propres pensées et ses sentiments. Je donnerais toute ma sagesse au Bonhomme Sept Heures pour comprendre comment elle a fait pour devenir une jeune femme aussi admirable. Je détiens malheureusement trop peu d’information sur sa vie de l'époque pour en discourir à loisir. Ce n’est que lorsque les Belges arrivèrent que sa vie se transforma. Pour le mieux ou pour le pire, à vous, chers lecteurs, d’en décider.
Un dimanche sur le perron de l’église, un homme tiré à quatre épingles, attira le regard de mon héroïne. Ça se voyait à l’œil nu que l’étranger n’était pas du pays. La jeune femme se renseigna et apprit du bedeau qu’un paquebot venait tout juste d’amarrer au grand quai de Bonaventure. « Encore une cargaison de Belges! », s’exclama-t-elle au bedeau.
Comme elle voulait se montrer à son meilleur pour revoir l’étranger, elle se confectionna une belle jupe plissée et un petit boléro à partir de la robe d’une grand-tante décédée. La femme avait hâte au prochain dimanche pour le revoir. Et patati et patata, quelques semaines plus tard, le mariage eut lieu le lundi 8 septembre 1913. La jolie mariée avait vingt-neuf ans et son beau George une année de moins.
Pour les besoins de l’histoire, appelons le mari « Gros George », celui qui ne se salissait jamais les doigts. Mon héroïne comprit rapidement que son homme préférait exhiber ses fringues dispendieuses plutôt que d’arracher à la main les mauvaises herbes du jardin. Gros George détestait le travail manuel. Cultiver la terre, charrier le bois de chauffage, nourrir les animaux, l’homme avait toujours une bonne raison pour se défiler. Il aimait aller au village, boire un gin chez l’épicier, mettre une lettre à la poste ou prendre deux heures pour choisir une belle morue avec qui s’offrir du bon temps.
Tout ce que Gros George fit de bon fut de peupler rapidement la bourgade d’immigrants qui avait grandement besoin de bons bras pour travailler. Convaincu qu’il faisait sa juste part d’efforts, l’homme engrossa son épouse huit fois en douze ans. Quatre garçons et quatre filles à nourrir. Il fallut donc agrandir la table de cuisine, quadrupler l’étendue du jardin, saigner trois cochons par été, saler sept à huit barils de morues, acheter un second cheval, deux nouvelles vaches, des poules couveuses, quelques chiens, une baignoire en métal et des tissus à bon prix pour vêtir la marmaille.
Mon héroïne pleurait en silence trop souvent, surtout lorsque Gros George picolait et voulait tremper sa bite là où il ne fallait plus. Qu’il pleuve ou qu’il vente à écorner les bœufs, la femme le fuyait. Elle cuisinait, cousait, lavait, nettoyait et sortait après souper pour sarcler son jardin. J’imagine son corps fatigué, déformé, son dos courbé, ses mains gercées, ses doigts fendillés déracinant les mauvaises herbes en priant le bon Dieu pour que la terre puisse nourrir sa ribambelle d’enfants. Bien souvent seule dans le jardin à la brunante, elle confiait ses états d’âme à l’épouvantail à moineaux. Tout ce qu’elle aura semé, se dit-elle, les enfants le mangeront avec appétit et il en restera pour faire des conserves.
Fin septembre, la pauvre mère épuisée dut être conduite chez l’apothicaire du village voisin. Elle avait chuté en transportant un immense seau d’eau bouillante pour le bain de Gros George. Ses bras, son ventre et ses jambes ébouillantées et brûlantes la faisaient souffrir. Elle avait besoin d’un onguent. On lui offrit un tabouret et elle attendit. Elle entendit surtout quelques mâles qui parlaient des mines d’or de Timmins, en Ontario. Beaucoup d’hommes, jeunes ou vieux et en santé, s’y rendaient pour gagner du bon argent. Elle qui travaillait si fort, la conversation n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Ses quatre garçons deviendraient des mineurs, se dit-elle, ses quatre filles l’aideraient à ouvrir un restaurant pour les travailleurs de la mine.
Quelques jours plus tard, la femme se confia au curé de la paroisse. Elle avait un plan en tête. Elle partirait pour l’Ontario avec ses garçons en âge de travailler dans les mines. Elle et ses filles ouvriraient un restaurant pour nourrir les mineurs. « Faites-en des pêcheurs, des cultivateurs ou des curés!, rétorqua l’homme en soutane noire bien pressée. Dieu a besoin d’intermédiaires ici-bas pour sauver les âmes. » L’épouse n’ajouta mot. Elle remercia le curé pour ses bonbons forts et lui dit adieu.
Quant à Gros George et ses nouvelles fringues de prince consort, plus il vieillissait, et plus il détestait Saint-Alphonse-de-Caplan. Lorsque l’épouse lui suggéra d’aller visiter ses cousins curés au Rhode Island, il sauta sur l’occasion pour s’évader.
Peu de personnes remarquèrent le départ incognito de la femme et de ses huit enfants. Ils se rendirent d’abord à Montréal et embarquèrent dans un train qui les mena jusqu’à Timmins. En arrivant à destination, mon héroïne bouillait d’enthousiasme. Le surlendemain de leur arrivée, elle zieuta une grande maison abandonnée à courte distance du complexe minier. Devant le notaire, la mère prévoyante tâta son bas de laine et offrit la moitié du montant demandé. Les garçons entrèrent à la mine et les filles aidèrent leur mère en cuisine et au service.
Rapidement, le commerce devint très florissant grâce aux talents culinaires de la mère et aux faveurs particulières que les serveuses conciliantes accordaient aux meilleurs clients, moyennant une rétribution, dans les chambres à l’étage.
Oui, oui! C’est donc ainsi qu’après mille misères, mon héroïne s’est enrichie. J’ai souvent voulu raconter son histoire, mais chaque fois, j’hésitais. J’avais honte qu’une vieille femme de ma lignée ait eu recours à des « faveurs particulières » pour gagner sa croûte. Cette femme est morte à Kapuskasing en Ontario le 5 juillet 1967 alors que je venais tout juste d’avoir vingt ans.
Elle aussi s’appelait Cora.
Elle était la mère de mon père.
Et mon audacieuse grand-mère.
Cora
❤
Les restaurants Cora sont fiers d’annoncer que la marque devient désormais un partenaire de choix de la compagnie aérienne WestJet. En effet, le transporteur canadien offre dorénavant le déjeuner Cora dans sa cabine Privilège à bord de ses vols matinaux. Il s’agit d’une délectable marque de confiance à l’égard notre entreprise, la pionnière des restaurants de déjeuners au Canada!
WestJet propose, depuis le 26 juin, un déjeuner Cora sur la plupart de ses vols d’une durée de deux heures et demie et plus. Les plats offerts sont inspirés des repas déjà prisés des mordus des déjeuners Cora : les oeufs Ben et Dictine à la dinde fumée, la Cassolette de légumes et l’Omelette au cheddar vieilli et aux épinards avec saucisse à la dinde.
Il s’agit d’une savoureuse opportunité pour Cora déjeuners d’accroître sa notoriété et de faire découvrir son menu auprès d’un public voyageur en donnant aux passagers de WestJet la chance de savourer un déjeuner Cora dans la cabine Privilège du transporteur.
Bon voyage!
Franchises Cora inc., le chef de file canadien des petits-déjeuners, est fière d'annoncer qu'un autre soleil s'ajoute à sa bannière dans l'Ouest Canadien. Cette fois, c'est la ville de North Vancouver qui a vu le soleil se lever.
La grande pionnière et fondatrice, Cora Tsouflidou, était de la partie lors de la Grande ouverture. C'est lors de cette célébration qu'elle procède à la Cérémonie de la Première omelette, une tradition par laquelle la première omelette du restaurant est réalisée de manière tout à fait symbolique.
Cette nouvelle franchise fait partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Il s'agit du 10e restaurant Cora en Colombie-Britannique pour la plus grande chaîne de restaurants de déjeuners et dîners à travers le pays.
Avec plus de 130 franchises en fonction, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners : une nourriture et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
L’année 2019 en est une de développement pour Franchises Cora inc., le chef de file canadien des déjeuners. L’entreprise fait rayonner son soleil symbolique dans les plus grandes villes au pays!
Deux autres restaurants ont ouvert leurs portes en mars. Comme dans bien des cas chez Cora, il s’agit d’une aventure familiale. Ainsi, le restaurant du quartier St. Vital, à Winnipeg, est géré par un couple de franchisés qui est tombé sous le charme des restaurants Cora, de leurs menus colorés et de tous les plats joliment agrémentés de fruits.
La plus récente ouverture est celle du second restaurant situé à Regina. Le franchisé a d’abord ouvert un premier Cora en novembre 2018. Fort de cette aventure, il s’est lancé dans le développement de son deuxième restaurant et a ouvert les portes de celui-ci le 18 mars dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec 130 restaurants en activité, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners et poursuit sa mission d’offrir une nourriture et un service de qualité dans une chaleureuse atmosphère familiale.
Le leader canadien des petits-déjeuners ouvre deux nouveaux restaurants
Franchises Cora inc., le chef de file canadien des petits-déjeuners, est fière d'annoncer l'ouverture de deux nouveaux restaurants dans l'Ouest Canadien. L'Alberta a accueuilli un nouveau soleil Cora au centre-ville d'Edmonton alors que la Colombie-Britannique a célébré l'arrivée du restaurant dans la ville de Surrey.
La grande pionnière et fondatrice, Cora Tsouflidou, était de la partie lors des deux Grandes ouvertures en compagnie de différents dignitaires, influenceurs locaux et invités. C'est lors de cette grande célébration qu'elle procède à la Cérémonie de la Première omelette, une tradition par laquelle la première omelette du restaurant est réalisée de manière tout à fait symbolique.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Il s'agit du 9e restaurant Cora en Colombie-Britannique et du 18e en Alberta pour la plus grande chaîne de restaurants de déjeuners et dîners à travers le pays.
Avec 130 franchises en opération, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners : une nourriture et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.