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10 septembre 2021

Conversation sur l’Amour, partie 2 (Suite de la lettre de dimanche dernier)

Ma très chère Coco, c’est moi qui prends la plume ce matin. Sache d’abord que je suis très heureuse de revoir mes oisillons, de les entendre piailler et danser dans le nid tellement ils sont heureux de pouvoir voler en toute liberté. Leur père les a amenés visiter un zoo et ils ont appris, pour la première fois, que tous les animaux de la terre n’ont pas le privilège de se déplacer comme ils le veulent. Ils ont pleuré de voir les fauves enfermés dans des cages, les éléphants avançant avec des boulets aux pieds et les singes abattus et grincheux, se cherchant les poux accrochés aux branches d’un vieil arbre rabougri. Ce fut une belle leçon pour mes enfants car rares sont les êtres libres et encore faut-il qu’ils en soient conscients pour l’apprécier.

Très chère Coco, mon cœur bouillonne d’amour pour toi et je veux t’apprendre à danser, toi aussi, dans ton joli nid de campagne à l’orée de ma forêt. Je veux que tu puisses aimer en toute liberté, libérée des multiples conversations mentales qui, comme de réels boulets, t’ont empêchée d’avancer vers le véritable amour. Entends-moi bien, tendre amie, tu n’es pas un cas désespéré. Au grand contraire. Je lis avec attention chacune de tes lettres du dimanche et je crois sincèrement que tu aimes déjà beaucoup tes lecteurs, tes chers clients et tous ceux qui te connaissent. Ça se devine à ta façon de saupoudrer de gentillesse chacun de tes paragraphes. Et tu as, chère Coco, la grande générosité de partager avec ton lectorat tes états d’âme, tes aspirations et ces conversations intimes que nous entretenons toi et moi.

Même si je ne t’ai pas connue à cette époque, je sais que tu as été une femme d’affaires habituée à te fixer des objectifs et à les réaliser. Alors, dis-moi, chère Coco, ce nouvel objectif que tu clamais à haute voix l’autre soir : « AVOIR UNE EXISTENCE MAGNIFIQUE DANS TOUS LES DOMAINES DE MA VIE », c’est du sérieux? 

Tu es consciente, je l’espère, d’être particulièrement choyée dans plusieurs domaines de ta vie? Alors moi, ta corneille préférée, ton amie et confidente, je crois sincèrement qu’une histoire d’amour mérite maintenant toute ton attention et tes efforts pour l’accueillir dans ton cœur.

Je devine que tu vas me dire qu’il est trop tard; que tu as beaucoup de ménage à faire pour chasser les mauvais souvenirs! Tu écris de belles histoires pour tes lecteurs, ma douce Coco, mais tu dois maintenant arrêter de t’en raconter des affreuses pour toi-même au sujet des hommes qui risqueraient de t’approcher. Ne sois pas résignée. Ton nouvel objectif est très réaliste, mais sache qu’il demande de l’audace et du courage. Étant moi-même une femelle mature, appréciée et adulée de mon compagnon, je veux que tu expérimentes ce même bonheur d’être accompagnée et aimée avant ton départ pour là-haut. Peut-être même, partirez-vous main dans la main?

S’il te plaît, chère Coco, n’aie plus peur. Les hommes bons et valeureux existent partout. Peut-être y a-t-il quelqu’un dans ton village qui a connu le véritable amour avec une compagne maintenant envolée et qui a encore plein de tendresse à partager? Peut-être même que dans nos montagnes laurentiennes se trouve un artiste qui t’attend? Un botaniste, un peintre, un professeur à la retraite, un cuisinier émérite ou un poète cherchant une muse?

Je t’aime et je vais t’aider à ouvrir ton cœur à l’amour; avec des pinces de décarcération s’il le faut. Ce soir, dans ta cour, nous allumerons un grand feu et brûlerons toutes ces stupides raisons que tu t’inventes pour éviter le bonheur de vivre à deux. Tes « je suis trop indépendante », « trop connue », « trop vieille et trop ridée », vont tous disparaître en fumée. Sache, belle amie, que le temps d’aimer ne passe jamais. Les femmes matures et épanouies le savent toutes. Et toi, tu l’apprendras lorsqu’une grande main réchauffera ton cou.  

Alors moi, corneille de bonheur, je signerai cette lettre.

L’amie corneille

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