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2 mai 2020

Il faisait trop beau!

Il faisait trop beau!

Je n’ai pas cuisiné aujourd’hui; il faisait trop beau, presque comme une journée d’été. Délaissant mon parcours en pleine nature, je suis allée marcher dans les rues d’un nouveau quartier ma paroisse. Quel bonheur ce fut pour moi d’y trouver plusieurs marcheurs à bonne distance, des coureurs en leggings colorés, des chiens, beaucoup de chiens de toutes grosseurs tirant leurs maîtres attachés au bout des laisses. J’ai vu un vieux couple soudé ensemble pour mieux avancer et trois ados se lançant les dernières boules de neige de la saison. J’ai surtout adoré voir des enfants en rang d’oignons derrière un parent, des bambins instables sur des trottinettes, et des poupons emmitouflés dans un genre de poche joliment cousue et attachée aux épaules d’un papa ou sur le sein d’une jeune maman. Et je me suis régalée d’entendre un véritable concert d’oiseaux s’égosillant pour qu’on les regarde, perchés dans un érable squelettique. Croyez-le ou non, je les ai applaudis. Clap! Clap! Clap! Inconsciemment je suppose; j’applaudissais surtout la vie devant moi, tenace et combattive envers et malgré tout.

Et, comme j’avançais dans les rues, attirée par les devantures des maisons pourtant quasi toutes semblables, j’ai soudainement eu l’impression d’avancer dans une véritable galerie d’art. Parce que partout, plein de différents tableaux d’arc-en-ciel étaient épinglés aux devantures des maisons. De beaux arcs-en-ciel colorés et tous couronnés du fameux « Ça va bien aller » joliment calligraphié.

ÇA VA BIEN ALLER; après la tempête viendra le beau temps. Ça m’a touchée comme une grâce tombée du ciel. La certitude s’accroche à moi que l’après-virus sera constructif pour chacun d’entre nous, que les poupons apprendront à marcher, que les ados entreront à l’université et que les coureurs vivront tout probablement jusqu’à cent ans; que moi-même j’apprendrai à me calmer le pompon, à mieux vivre et à intégrer dans mon quotidien les leçons inhérentes à la dure épreuve que nous sommes en train de traverser.

Côté cœur, j’ai déjà signé mon pacte honorable avec la solitude (allusion à Gabriel Garcia Marquez dans « Cent ans de solitude », 1967) et je suis heureuse de le respecter. J’aime la vie sous toutes ses formes et plus particulièrement l’incommensurable imaginaire qu’il me reste à défricher avant de rendre l’âme.

Tellement de mots, tellement de phrases à transplanter entre les lignes afin qu’une histoire puisse prendre vie comme autant de racines, de branches et de bourgeons espérant en silence le mûrissement des fruits.

La fin du confinement nous fournira une belle occasion de nous inventer une meilleure vie. Et j’en profiterai sûrement pour me distancer du travail à outrance, des bavardages insipides, des attachements futiles et des vaines distractions qui ne font que nous rendre indisponible à notre propre bonheur.

Pour les dizaines d’années qu’il me reste ici-bas, je veux davantage consentir à la vie telle qu’elle m’apparaît. Sentir les fleurs, caresser l’écorce des arbres, écrire des poèmes aux oiseaux et pleurer lorsqu’un nuage avale le soleil.

Demeurons stoïques et créatifs.

❤️

Cora

En s’inclinant

Les fleurs

Parlent aux fourmis.

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