Le long voyage des âmes sœurs.
Inspiré du « Banquet » de Platon, écrit en 380 av. J.-C.)
Il y a tout juste dix ans, je me trouvais au Salon du livre de Montréal lorsque j’ai rencontré Yannick Therrien. Un grand gaillard aux yeux pétillants qui faisait la promotion de sa série de livres « TOUT POUR RÉUSSIR » ...à trouver sa passion, ...à élever ses enfants toute seule, ...à publier un livre, …à réussir dans la vente etc.
L’auteur m’a tout de suite reconnue et nous avons jasé assez longtemps pour que j’ose lui proposer une nouvelle idée. Pourquoi ne pas écrire un « TOUT POUR RÉUSSIR …à trouver l’âme sœur »? Je lui ai même promis que s’il le faisait, j’en écrirais la préface. J’'étais, à cette époque, une célibataire déjà passée due, mais mon cœur s’intéressait encore à l’amour.
Comme ce genre d’intérêt ne meurt jamais, j’ai beaucoup de plaisir, ce matin, à me rappeler mes études des grands philosophes de la Grèce antique. Et en particulier de Platon qui, je me souviens, avait parlé du concept des âmes sœurs dans son ouvrage intitulé « Le Banquet ».
Il était question d’un réel banquet durant lequel les convives étaient appelés à discourir sur l’amour. Et Platon, empruntant la voix d’un certain Aristophane, nous racontait sa version de la naissance de l’amour.
Platon nous explique comment jadis la terre était peuplée d’êtres sphériques dotés de quatre bras, d’autant de jambes, d’une seule tête à deux visages, celui de la femelle issue de la terre et celui du mâle issu du soleil, ainsi que d’organes génitaux propres aux deux sexes.
Ainsi constitués, ces ancêtres étaient gonflés d’orgueil. En fait, la force et la vigueur de ces êtres androgynes étaient si extraordinaires qu’ils ont osé s’attaquer aux dieux.
Ne voulant pas perdre leur suprématie et souhaitant affaiblir ces super-humains sans toutefois les anéantir, le grand Zeus et les autres dieux décidèrent de les couper en deux parties, laissant donc à chaque moitié un visage, deux bras, deux jambes et ses organes génitaux
Une fois séparées, les deux moitiés furent dirigées dans des directions opposées, de telle sorte que chacune d’elles dut consacrer le reste de son existence à chercher et à vouloir retrouver sa moitié manquante afin de ne former à nouveau qu’un seul être magnifique.
Ainsi, à en croire Platon, les êtres humains tels que nous les connaissons depuis, ne seraient que des moitiés d’êtres incomplets cherchant continuellement à reconnaître et à attirer l’autre moitié d’eux-mêmes pour enfin se sentir entiers et heureux.
La douce moitié, homme ou femme, existant quelque part et occupée à retrouver la moitié que nous sommes, serait notre complément parfait en tout point. Et d'autre part, selon la même allégorie, tout homme ou femme serait une demi-portion d’humain, imparfaite, inachevée et incapable de se suffire à elle-même.
Nous, pauvres humains, aurions erré depuis toujours à la recherche de notre entièreté originelle, souvent tristes et esseulés, fléchissant sous le poids de ce manque qui jamais ne nous quitte. Et, il faudrait croire que la belle énergie qui nous pousse vers l’autre provient de ce genre de désespoir tranquille. Non merci!
Qui de mieux, direz-vous, qu’un aïeul philosophe pour foutre un tel karma à sa postérité? Mais n’est-ce pas ainsi que ces bonzes de la maïeutique bâtissaient leur réputation? Avec leurs idées fascinantes, leurs mythes et leurs légendes, leurs terribles interrogations et leurs doutes aussi étranges que leur ouverture d’esprit?
Toujours est-il que ce sont ces philosophes qui nous ont incités à réfléchir et à nous tricoter nous-mêmes une explication convenable de la vie.
Quant à moi, je suis de celles qui croient qu’un divin géniteur nous a créé complets et plus magnifiques que nous ne pourrons jamais l’imaginer. Je crois aussi qu’une tradition mécréante s’est acharnée à nous instruire autrement. Et il est vrai que nous souffrons trop souvent à nous croire insuffisants, meurtris ou inachevés. Il est aussi vrai que nous cherchons sans cesse, moi la première, un complément d’amour, un regard refuge, une embrasure salvatrice, l’éden perdu.
Je suis certaine que l’amour à toutes les sauces a fait écrire des millions de livres depuis l’aube des temps. Certaine qu’il continuera de le faire sur le papier, dans les films, dans les chansons et dans des missives de tout acabit.
Et si l’amour était aussi important que l’eau divine étirant ses longues veines pour alimenter la planète?
Et si toute l’eau des rivières, des fleuves et des océans était aussi importante que notre propre besoin d’être aimé?
Essayez pour voir d’examiner de près, à la loupe s’il le faut, un cristal d’eau sur une vitre. Puis faites écouter de la belle musique à la gouttelette comme la Pastorale de Beethoven ou la Symphonie No 40 de Mozart. Et voyez le cristal d’eau s’épanouir telle une fleur à l’apogée de sa beauté. Puis expérimentez un cristal d’eau se brisant en plusieurs morceaux lorsqu’il écoute une musique heavy métal.
Les découvertes du docteur Masuru Emoto (1943), énoncées entre autres dans son livre Les Miracles de l’eau (2008), démontrent que les molécules d’eau peuvent subir l’influence de nos pensées, de nos paroles et de nos sentiments.
Et s’il en était ainsi des vaillantes particules d'amour essayant d’adoucir le cœur des humains?
Très chers lecteurs, en ce magnifique matin de la Saint-Valentin, je vous souhaite une longue vie parfumée d’amour.
Puissent vos pensées être envahies de tendresse, vos sentiments enrubannés d’espoir, et vos paroles avoir le goût du miel de baobab.
❤️❤️❤️❤️
Cora