Vous souvenez-vous de mon amie journaliste qui m’a interrogée plusieurs fois avec ses questions originales? Elle m’a soumis quelques autres idées. J’ai envie de lui dire non, mais je cède et je dis OUI.
— « Que voulez-vous encore savoir de moi? Je vous ai confié déjà tellement de choses! Mon cœur balance maintenant entre retraite et vieillesse. Rien de très intéressant, sauf l’écriture qui alimente mon esprit quasi chaque matin. Allez, allez! Chère dame Isabel, posez-moi vos questions! J’ai ce soir un bal et je dois choisir une robe convenable. »
— « Vous allez au bal? »
— « Non, mais j’aime l’idée! »
— « Vous me semblez en grande forme et tout en blague ce matin, Madame Cora! Comment va votre santé? Travaillez-vous encore? »
— « Certes, comme le beau divan en cuir rouge du salon, j’ai vieilli. Les coussins sont un peu ridés, comme mon cou, mais la sieste d’après-midi y est fantastique. Quant à ma santé, je touche du bois, je suis en pleine forme. Mes doigts piochent sur le clavier, mais mes rotules se lamentent un peu et m’empêchent de prier à genoux, hi! hi! »
— « Cora, est-ce qu’on naît entrepreneur ou est-ce qu’on le devient? »
— « Moi, je le suis devenu. J’étais une intellectuelle qui ne rêvait qu’à écrire des poèmes. Puis, il y a eu le mariage qui a chamboulé ma vie et mes projets. Je me suis tournée vers la restauration pour nourrir mes enfants. Mon succès dans les affaires m’a étonné énormément. Peut-être est-ce ma créativité qui s’avéra le fil conducteur de ma réussite? Si on parle de ma naissance, je dirais que je suis née quelque part entre les 26 lettres de l’alphabet. Oui, oui! Ma capacité d’écrire demeure ce que j’ai de plus précieux. C’est un trésor que je n’ai découvert que sur le tard. Quant à devenir entrepreneur, c’est en ouvrant un tout petit restaurant de 29 places que j’ai commencé. J’ai vite compris que j’étais géniale en cuisine et très créative. En insistant pour développer le premier repas de la journée, j’ai créé un extraordinaire concept de restauration matinale. Rapidement, notre bannière a ouvert quelque 150 restos de déjeuners au Canada, me couronnant officiellement, en toute humilité, la Reine des déjeuners. »
— « Vous considérez-vous comme un loup solitaire ou un papillon batifoleur? »
— « Je ne me connais pas encore vraiment. Je me considère sans doute surtout comme un loup solitaire qui a appris à lire, à écrire et à compter. En affaires, j’ai dû m’entourer et apprendre à travailler en meute. Vaille que vaille, j’ai toujours fait de mon mieux pour mes enfants, pour mes employés et pour mes précieux clients. J’ai longtemps été une femme tellement sérieuse. Aujourd’hui pourtant, à 78 ans, j’ai tendance à batifoler, à faire la folle, tout en demeurant un tantinet sérieuse. »
— « Nous savons tous que votre dada, c’est l’écriture. Au début de la pandémie, vous avez commencé à publier une lettre chaque dimanche et nous constatons que vous n’avez jamais cessé. Allez-vous finir par arrêter? »
— « Je vous le jure, j’ai besoin d’écrire pour exprimer mes émotions et surtout pour élaguer mes obsessions. Je désire continuer jusqu’à ce que mon cœur arrête de battre. Tellement de fourmis trottinent encore entre mes lignes. Je veux vider ma caboche. La dernière fois, vous m’aviez demandé si je préférais dessiner ou écrire et j’avais oublié de vous répondre. Je préfère écrire, mais j’aime aussi dessiner, surtout des fruits, des fleurs et des oiseaux exotiques de toutes les couleurs. Et des hiboux, comme vous le savez déjà! »
— « Qu’est-ce qu’on peut offrir à une femme comme vous, qui ne manque de rien? »
— « Tricotez-moi si possible quelque 22 nouvelles années pour que, moi aussi, comme notre fameuse Janette Bertrand, je puisse fêter mes 100 ans. Trouvez-moi un amoureux digne de ce nom! Un homme doux, gentil, instruit qui aime beaucoup, comme moi, aller au cinéma. Je ne désire rien d’autre ici-bas que de conserver dans mon cœur cette divine providence qui m’a toujours aidée. »
— « Que diriez-vous à un potentiel beau prétendant? »
— « Avec maintenant plusieurs kilos de maturité derrière mon tablier, je me tairais d’abord et j’écouterais religieusement ce que l’homme aurait à me dire pour me séduire. J’étudierais son allure, un tantinet sa vêture, ses souliers bien frottés et la petite odeur de parfum cachée derrière ses oreilles. Presque chaque matin, lorsque j’écris chez McDo, je me rince l’œil! J’ai le choix des colosses qui viennent passer leur commande à l’intérieur, sur de fortes jambes, au lieu des paresseux qui utilisent la commande à l’auto. Je badine, je rigole. L’appétit vient en mangeant! »
— « Justement, plaisantons un peu! Si vous étiez un légume, lequel seriez-vous, et pourquoi? »
— « Chère dame Isabel, si j’étais un légume, pour sûr, je serais un joli blé d’Inde. Jaune comme mon soleil jaune Cora, bourré de vitamines, de phosphore, de magnésium et de potassium. Avec ma belle chevelure au vent, je me tiendrais debout dans les champs jusqu’à complète maturation. Puis, lorsqu’on me cueillerait tout doucement sous la lumière étincelante du mois d’août, peut-être pour une épluchette, je deviendrais immanquablement la reine du jour! Chaque légume devrait vivre son heure de gloire! »
Cora
♥️
Plus j’avance en âge et plus j’ai envie de sauter les clôtures du gros bon sens. Je prends conscience que mon temps ici-bas s’achève. Déjà, j’imagine quelques scénarios. Mes genoux qui craquellent, mes doigts qui grimpent les uns sur les autres, mes affreux oublis et ma mémoire qui devient une réelle passoire.
Au quotidien, je sème quelques graines dans mon cervelet mollet et rien ne pousse. J’essaie d’écrire, je cherche de jolis mots, quelques belles phrases ou une nouvelle histoire à vous raconter. J’avance et j’implore les anges. L’écriture pourrait-elle encore être ma prière matinale?
Très tôt, très souvent au café, j’écris comme si je n’allais jamais mourir. Aujourd’hui (le 11 mai 2025), je célèbre la fête de toutes les mères et je me demande où sont mes trois enfants. Tous dans la cinquantaine, ce sont peut-être leurs rejetons qui, en fin de journée, me diront « Bonne fête des Mères, grand-mère! ».
Ainsi va la vie. Mon âge s’affaire à grimper plus haut que les nuages. J’essaie de rester forte, j’en perds des bouts. Je vis au gré de ma météo avec mes brouillards et mon beau temps cachés en dedans de moi.
J’observe le gazon tout jaune de pissenlits, l’eau trop froide de la piscine, deux marmottes sous ma galerie, quelques jeunes chevreuils grignotant ma haie de cèdres. Dehors, sur mon toit en pente, quelques corneilles s’agrippent et s’agitent, braquant leurs yeux sur un petit chardonneret jaune aux ailes noiraudes. Vite, j’enfile mes vieux bottillons et je remplis toutes les mangeoires de graines de tournesol. L’oiseau jaune construira-t-il son nid tout près des grandes fenêtres de ma cuisine? Suis-je en contrôle de la situation? J’ai quelquefois l’impression que le quadrilatère de ma grande maison rapetisse à vue d’œil. Plus je lis, plus les livres s’empilent, et plus j’oublie la thématique de chaque étagère.
Chaque matin, j’écris pour que ma vie vaille encore la peine d’être vécue. Mère sans père, accro aux mots, j’ai toujours un calepin à portée de main, un ou deux stylos qui ne tachent pas les doigts, des notes, des milliers de notes à me rappeler, à recopier, à peaufiner. Mon esprit emprunte des routes imprévisibles; une succession inédite de lignes se dirigeant toutes vers l’empire du silence. Vivrai-je encore longtemps? J’aimerais m’endormir dans une immense forêt de sapins. Dos au sol, je respirerai le sublime parfum des arbres. Sans larmes, ni peur, ni remords, simplement devenir quelque pitance pour les verres de terre.
Pour moi, vivre est un plaisir qui commence à ressembler à un début d’inquiétude. Fini les longs voyages en Mini, les départs improvisés, les arrivées épuisées. J’espère encore pouvoir imaginer tout ce que je n’ai pas vécu. Même l’amour, ce vagabond inarrêtable. L’aurais-je entendu s’il avait cogné à ma porte? Toutes ces années de femme d’affaires trop occupée à gagner sa croûte; toutes ces réussites m’auraient-elles privée d’amour? Même avec mon nom affiché en grosses lettres sur plus de cent quarante devantures, qui se souviendra de moi?
Écrire, je vous le jure, demeure l’acte par excellence pour amadouer le brouillard mental de mon esprit. Depuis plus de cinq ans, j’écris pratiquement chaque jour, souvent aussi en soirée et dans mon lit la nuit lorsqu’un mauvais rêve me réveille en sursaut. Je ne bois que de l’eau la nuit pour que coulent mes idées.
J’ai souvent l’impression qu’avancer dans une histoire provoque en moi quelques trémolos de plus en plus difficiles à cerner. Parfois un titre s’impose, une ligne énigmatique s’échappe de ma tête, un souvenir à moitié déterré surgit de mon enfance en Gaspésie.
Je creuse, j’explore, je cherche du temps pour allonger mon existence. Je ne suis peut-être qu’une vieille ardoise, mais en excellente santé malgré les aléas d’une mémoire qui n’en fait qu’à sa tête. J’ai encore tellement à dire avant de prendre le large. Tellement de questions à élucider, tellement de monde à remercier de m’avoir aimée.
Cora
♥️
Depuis cinq ans, je vous ai raconté ma vie. J'ai partagé avec vous mes meilleures recettes et mes grands succès. Je n’ai pas non plus lésiné sur les détails concernant l’échec de mon mariage. Je vous ai aussi parlé de mes voyages et de l’ordinaire que j’ai endimanché avec mes mots. Je vous ai avoué que je cherche encore et toujours le grand amour, même dans les agences de rencontre!
J’ai écrit sur tout ce que je souhaite compléter avant de m’envoler. Il me reste encore quelques secrets que j’ai pleurés tellement de fois. Vous les dévoilerais-je avant d’accrocher ma plume?
Toutes ces larmes glacées, tous ces horribles mots venant de l’époux, me tuaient à petit feu. Je n’avais pas trente ans et ma vie tournait uniquement autour de lui, de trois enfants et plusieurs déménagements qui nous avaient menés ici et là dans des logements bourrés de coquerelles. J’avais peur la nuit lorsque le plus jeune se réveillait et braillait. Je savais qu’une armée de blattes dansait sur le plancher de la cuisine et j’évitais d’allumer une lumière pour ne pas les voir en réchauffant le lait pour le biberon.
Quant à l’homme, joueur, danseur et buveur, je m’inquiétais lorsqu’il arrivait aux petites heures du matin. Lui resterait-il un peu de force pour transporter les enfants dans leurs lits? Immobile, les yeux fermés, mon corps lui tournant le dos, je feignais de dormir. Je ne pensais qu’à m’enfuir de cet affreux mariage qui me privait de ma langue maternelle, de la lecture et de l’écriture qui me manquaient tant.
Comme l’homme dormait jusqu’à midi, j’habillais et nourrissais les enfants presque en silence, et hop, chaque matin, nous dégringolions les trois étages miteux de cet affreux triplex avec le tout-petit bien attaché dans sa poussette. Mon cœur en lambeaux et mon âme aussi vide qu’une église païenne, j’essayais de sourire. Même lorsqu’une voisine me disait bonjour, j’avais juste envie de pleurer tellement mon malheur me pesait.
Fin septembre, peut-être début octobre, mes règles se dérèglent. Je connais les premiers symptômes par cœur. L’angoissant retard du sang, mes petits seins gonflés et sensibles, les nausées, la grande fatigue et mon ventre qui se bombe un tantinet. Je calcule péniblement les jours : 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33… J’attends le sang qui n’arrive pas. Comme avant. J’ai mal au cœur, mal à mon corps, et ma tête étourdie se doute qu’une nouvelle vie s’agite en moi. Je ne dis rien à ma mère ni à mon père, et surtout rien à ce bon à rien qui s’en contrefiche certainement. J’essaie bien de me cacher, mais mes trois petits m’entendent sangloter. « Pourquoi tu pleures, maman? », me demande ma fillette. Je crains d’être enceinte une fois de plus et j’ai juste le goût de pleurer. Vais-je en parler à l’homme qui ne me regarde jamais? Il entre son arme en moi et me trucide chaque fois.
J’écris ces lignes ce matin et je ressens encore mon désespoir d’autrefois. Prétextant une douleur au sein gauche, j’attends le samedi pour que ma belle-sœur Maria puisse garder les enfants quelques heures. Même sans paroles, elle sait bien de quoi il s’agit. Elle-même s’est rendue au gros hôpital, et a étendu son corps sur une table de métal glacé.
Le mari toujours endormi, je me prépare à pas de souris. Je m’assure d’avoir en main ma carte d’assurance maladie et d’être à jeun 8 heures avant le rendez-vous fatidique. Je bourre une grosse sacoche de vêtements amples et un haut à manches courtes pour la piqûre au bras. J’apporte aussi trois ou quatre grosses serviettes hygiéniques et un paquet de vieilles guenilles propres.
Lorsque je quitte le triplex, je verse toutes les larmes de mon corps. J’ai presque envie de changer d’idée, mais lorsque je touche le trottoir, je marche courageusement jusqu’à l’arrêt d’autobus. Arrivée à l’hôpital, une infirmière m’installe dans une petite chambre et me demande de remplir un long questionnaire sur mon état de santé. Lorsque la femme revient, elle me fait une prise de sang ainsi qu’une échographie pour évaluer le stade de la grossesse, puis elle m’explique le déroulement de l’intervention. J’ai déjà subi un avortement, en Grèce, à peine un mois après avoir donné naissance à mon plus jeune fils. Le vieux médecin qui avait effectué mon examen de suivi d’accouchement avait dévoilé ma grossesse au mari et, de connivence avec lui, m’avait endormie pour m'avorter. Cet embryon avait été retiré sans mon consentement.
Cette fois, j’ai pleinement conscience de ma décision. Elle torture autant mon esprit que mon cœur. L’infirmière écoute mes préoccupations et répond à mes questions. Je pleure, j’ai honte, je veux m’enfuir, je veux mourir, mais comment pourrais-je abandonner mes trois petits? J’enfouis ma tête sous l’oreiller et j’arrête de respirer.
Lorsqu’une nouvelle infirmière arrive et m’informe qu’elle doit prendre mes signes vitaux, elle m’installe un petit tube dans une veine. Elle m’explique qu’elle m’injectera des médicaments contre la douleur et un calmant; elle me conforte et m’informe que je ne serai pas endormie, juste un peu « gazée ».
J’ai soudainement très peur lorsqu’un homme tout de blanc vêtu, un médecin, je suppose, entre dans la pièce. Il s’approche de mon corps. L’infirmière m’explique que le médecin va geler le col de l’utérus, ce passage par où le bébé sort normalement au moment de l’accouchement.
Je sais trop bien que ma situation n’est pas idéale pour mettre un autre enfant au monde. Je sais aussi, ma belle-sœur me l’a dit, que le médecin spécialiste introduira un petit tube de plastique qui ressemble à une paille pour aspirer le contenu de mon utérus. Je pleure, j’ai peur, je m’en veux d’avoir peut-être oublié la petite pilule que je devais avaler chaque matin.
À peine la procédure terminée, on me transfère dans la salle de réveil pour une petite heure. Une infirmière vérifie mon rythme cardiaque, ma pression, mes saignements et si l’effet des calmants et des médicaments antidouleurs pouvant diminuer mes réflexes et ma concentration s’est atténué. On me suggère fortement d’être raccompagnée à la maison. Moi, je surveille l’horloge et j’angoisse à l’idée du trafic et des autobus bondés en fin d’après-midi et du mari qui cherche peut-être où je suis. Même s’il ne se soucie aucunement de moi, il remarquerait mon absence. Je m’habille lentement, mettant dans ma culotte deux serviettes hygiéniques et une guenille.
Toute seule, je descends lentement le grand escalier de l’hôpital. Je sors et je marche à petits pas jusqu’à l’arrêt d’autobus. Comme je dois lui sembler un peu fatiguée, une jeune fille m’offre son siège. Durant le trajet, je passe par toute la gamme des émotions. Arrivée devant le triplex, je manque de courage, je m’effondre. Mais je dois me ressaisir avant que quelqu’un ne me remarque, ou pire, que le mari s’en aperçoive.
Épuisée et m’agrippant à la rampe, je gravis une par une les marches qui mènent à l’appartement. J’appelle ma belle-sœur pour l’aviser que je suis de retour et qu’elle peut me ramener mes enfants. Je prends une grande respiration et j’avale ma douleur. J’enferme cette journée dans un tiroir de ma mémoire; un tiroir que j’ouvre peu puisqu’un atroce grincement de souffrance se fait entendre chaque fois.
Cora
❤️
Avant de m’envoler, arriverais-je à extraire mon cœur de son écrin de chagrin? J’ai été femme, puis homme pour ma descendance, et me voici, ni l’une ni l’autre pour moi-même. J’ai quelquefois l’impression que mon cœur pourrait cesser de battre, comme si un ange allait enlever les piles. Je ne tiens qu’à un fil, et je n’ai qu’une toute petite idée de ce à quoi l’éternité ressemblerait. Je m’agrippe à cette conception de durée qui n’a supposément ni commencement ni fin.
Avant de m’envoler, je bénirais mes trois rejetons. Une fille et deux garçons, tous dans la cinquantaine aujourd’hui. Ils sont ma raison de vivre, ma joie, mon bonheur et mon héritage ici-bas. Ils m’ont donné quatre petits-fils et deux petites-filles, ainsi que deux arrière-petits-fils. Quel immense bonheur ce sera pour moi de les voir bientôt sauter dans la piscine de leur arrière-grand-mère!
Avant de m’envoler, peut-être devrais-je me réconcilier avec le géniteur de mes enfants. Surtout, lui pardonner ses bêtises, ses manquements d’amour et sa totale ignorance du droit chemin. Comme je sais que cet homme de 91 ans vit encore dans son village natal, je devrais au moins le contacter, lui dire quelques bons mots et lui pardonner.
Avant de m’envoler, je vais prendre le temps de recopier au propre toutes mes meilleures recettes de gâteau : le sachertorte, le citron-pavot, le Reine Elisabeth et le fameux double chocolat bourré de noisettes! De nos jours, les noisettes sont rares et coûteuses, mais heureusement, j’en trouve des fraîches chaque samedi de l’été au marché de Val-David, dans les Laurentides. J’en profite pour faire le plein; deux gros pots Mason que je conserve à la noirceur dans l’armoire du haut. Cet été, j’ai d’ailleurs l’intention d’amener mes deux arrière-petits garnements à Saint-Ambroise-de-Kildare pour qu'ils puissent eux-mêmes cueillir des noisettes et de les regarder se bourrer la fraise.
Avant de m’envoler, j’aimerais encore dessiner. Oui, oui! La femme d’affaires que j’étais jadis transportait toujours son assortiment de crayons noirs bien aiguisés et un coffret de 48 couleurs. Étrangement, j’aimais surtout dessiner des poissons, des hiboux et quelquefois des visages. Assise à ma table de cuisine, je contemple un magnifique hibou crayonné par mes mains il y a plusieurs années déjà. Peut-être devrais-je songer à recommencer.
Avant de m’envoler, il faudrait sans doute que je désembourbe mes garde-robes, mais à force de vivre en bonne santé, je badine, je rigole, je conserve tous ces vêtements colorés auxquels je suis très attachée. Chaque matin, j’enfile du rose ou du jaune, un petit peu de bleu sur mes yeux et du mauve grâce à mes nouvelles barniques.
Avant de m’envoler, je souhaiterais prendre mon temps pour faire mes adieux aux merveilleux paysages que j’ai tant aimés. À ma splendide Gaspésie, à mon village natal, aux falaises rouges escarpées, aux baleines du bas du fleuve et aux milliers de goélands avec lesquels, jeunette, je conversais. Encore une fois, j’insisterais pour revoir le Rocher Percé, le traverser à marée basse, le toucher, le caresser probablement pour une dernière fois.
Avant de m’envoler, traverserais-je encore quelques océans? J’ai visité la France, l’Italie, le Danemark, la Suède et la Norvège et j’ai habité la terrible Grèce d’où venait l’époux. J’ai aussi marché deux grosses heures sur la grande muraille de Chine et, trois ans plus tard, j’admirais les cerisiers en fleurs et le plus vieux village du Japon. Ayant tant de fois bourlingué à travers notre grand Canada pour y planter plus d’une centaine de restaurants, encore et toujours, je me réjouirais d’inaugurer chaque nouveau resto!
Avant de m’envoler, je voudrais tellement tomber en amour pour vrai. Trouver l’homme de mes rêves, celui qui nous construirait une petite île dans nos têtes; là où nos âmes sœurs se rencontreraient gaiement.
Avant de m’envoler, j’implorerais les anges pour que mes parents me reconnaissent et m’accueillent à la grande porte du ciel. Je leur confesserais mes péchés, mes bévues, mes torts, mes remords et, je l’espère, on me laisserait entrer au paradis.
Généralement, lorsque j’écris assise à ma table de cuisine, je ne réponds pas au téléphone. Mais ce jour-là, ce 24 mars 2025, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai répondu. C’était ma bonne amie des Hautes-Laurentides qui m’informait que son époux adoré venait tout juste de mourir d’un affreux cancer qu’il combattait depuis presque dix mois. Je ferme immédiatement l’iPad et je pleure à gros bouillons. La mort, cette affreuse faucheuse, nous guette jour et nuit.
Cora
❤️
Franchises Cora Inc., chef de file des déjeuners au Canada, annonce avec fierté que la bannière comptera deux nouveaux restaurants dans l’Ouest canadien. Cette fois-ci, ce sont les villes de Medicine Hat en Alberta et de Brandon au Manitoba qui font rayonner le soleil Cora.
En juillet dernier, le restaurant de Medicine Hat a été inauguré. Il s’agit du vingtième restaurant à voir le jour dans la province de l’Alberta.
D’autre part, le restaurant de Brandon, quatrième établissement Cora au Manitoba, a ouvert ses portes en novembre dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec plus de 125 franchises, les restaurants Cora continuent d’offrir un menu diversifié de déjeuners et dîners colorés et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
Les restaurants Cora sont fiers d’annoncer que la marque devient désormais un partenaire de choix de la compagnie aérienne WestJet. En effet, le transporteur canadien offre dorénavant le déjeuner Cora dans sa cabine Privilège à bord de ses vols matinaux. Il s’agit d’une délectable marque de confiance à l’égard notre entreprise, la pionnière des restaurants de déjeuners au Canada!
WestJet propose, depuis le 26 juin, un déjeuner Cora sur la plupart de ses vols d’une durée de deux heures et demie et plus. Les plats offerts sont inspirés des repas déjà prisés des mordus des déjeuners Cora : les oeufs Ben et Dictine à la dinde fumée, la Cassolette de légumes et l’Omelette au cheddar vieilli et aux épinards avec saucisse à la dinde.
Il s’agit d’une savoureuse opportunité pour Cora déjeuners d’accroître sa notoriété et de faire découvrir son menu auprès d’un public voyageur en donnant aux passagers de WestJet la chance de savourer un déjeuner Cora dans la cabine Privilège du transporteur.
Bon voyage!
Franchises Cora inc., le chef de file canadien des petits-déjeuners, est fière d'annoncer qu'un autre soleil s'ajoute à sa bannière dans l'Ouest Canadien. Cette fois, c'est la ville de North Vancouver qui a vu le soleil se lever.
La grande pionnière et fondatrice, Cora Tsouflidou, était de la partie lors de la Grande ouverture. C'est lors de cette célébration qu'elle procède à la Cérémonie de la Première omelette, une tradition par laquelle la première omelette du restaurant est réalisée de manière tout à fait symbolique.
Cette nouvelle franchise fait partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Il s'agit du 10e restaurant Cora en Colombie-Britannique pour la plus grande chaîne de restaurants de déjeuners et dîners à travers le pays.
Avec plus de 130 franchises en fonction, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners : une nourriture et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
L’année 2019 en est une de développement pour Franchises Cora inc., le chef de file canadien des déjeuners. L’entreprise fait rayonner son soleil symbolique dans les plus grandes villes au pays!
Deux autres restaurants ont ouvert leurs portes en mars. Comme dans bien des cas chez Cora, il s’agit d’une aventure familiale. Ainsi, le restaurant du quartier St. Vital, à Winnipeg, est géré par un couple de franchisés qui est tombé sous le charme des restaurants Cora, de leurs menus colorés et de tous les plats joliment agrémentés de fruits.
La plus récente ouverture est celle du second restaurant situé à Regina. Le franchisé a d’abord ouvert un premier Cora en novembre 2018. Fort de cette aventure, il s’est lancé dans le développement de son deuxième restaurant et a ouvert les portes de celui-ci le 18 mars dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec 130 restaurants en activité, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners et poursuit sa mission d’offrir une nourriture et un service de qualité dans une chaleureuse atmosphère familiale.