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20 juillet 2025

Une corneille m'a fait cadeau de sa plume!

Ce mois de juillet s’avère tellement magnifique qu’il me fait oublier toutes les présentes misères de la terre. Je me lève toujours avec le soleil et, chaque jour, mon premier réflexe consiste à activer la machine à café. Lorsqu’il coule et parfume la cuisine, je verse dans un pichet assez de crème pour trois à quatre tasses de café et j’ajoute dans mon cabaret un joli bol de grenailles de viande, d’omelette ou d’œuf à la coque, de morceaux de fruits, de graines et de noix pour mes copines aussi matinales que moi. Puis, je m’installe sur la terrasse arrière. Comme chaque matin, je les retrouve là, surexcitées et bavardes, agglutinées sur le toit en pente de la verrière. Elles jacassent, criaillent et croassent telles de véritables « pop stars » adulées.

Puis, tout d’un coup, elles se taisent, leurs billes noires toutes rivées sur le plateau de gâteries que je dépose sur la table ronde en fer blanc. Elles savent qu’elles y goûteront à petites bouchées lancées dans le gazon.

Au troisième café, j’ai l’extrême surprise d’apercevoir l’une d’entre elles atterrir sur ma table. Je reste bouche bée. C’est la première fois qu’un oiseau m’approche de si près. J’adore les corneilles, je leur parle et les nourris chaque matin de beau temps. Je n’ai pas peur. Peut-être qu’elles ont enfin compris à quel point je les aime. Elles me manquent énormément pendant que je prends mon café à l’intérieur, de la mi-octobre jusqu’à la mi-mai!

Me voici donc en extase devant cette mystérieuse créature dont le regard me supplie de l’écouter. Je la dévisage et elle reste immobile. Puis, après ce long moment d’intimité, l’oiseau magistral ouvre son aile droite et déplie une à une ses plumes encore plus noires que la nuit. Je suis éblouie, et il me semble que la quinzaine de ses copines qui nous dévisage depuis le toit de la maison l’est tout autant que moi. Puis, le bec tranchant de la corneille détache de son aile une longue plume et me la tend. Je tremble presque en la recevant. Les yeux noirs de cette mystérieuse amie pénètrent dans le blanc des miens. Tout doucement, elle ouvre son bec et, d’une voix de gouttes de pluie pour assoiffés, elle me dit :
« UN CŒUR NE SE JUGE PAS PAR L’AMOUR QU’IL DONNE, MAIS PAR CELUI QU’IL REÇOIT DES AUTRES ».

Les mots me manquent. Aucun son ne sort de ma bouche devant cette corneille qui parle et me récite une longue phrase énigmatique! Que puis-je lui répondre? Va-t-elle m’entendre et comprendre ce que je lui dirai?

— Oui, ma très chère petite Coco! Je vais t’entendre et comprendre ce que tu voudras bien me dire.

Me voici extrêmement surprise que cette corneille puisse non seulement parler, mais aussi connaître l’affectueux sobriquet que papa utilisait très occasionnellement à mon égard quand j’étais petite.

— Je viens m’assurer que tu as bien saisi le premier message.

— De quel message parles-tu, bel oiseau?

— Tu le sais, mais tu n’as pas osé croire à la magie. Te souviens-tu des trois enveloppes que t’a données en rêve un fakir de kermesse en mars 2021?

— Je viens de te réciter le message trouvé dans la première enveloppe. Le comprends-tu? Toi qui t’inquiétais de ne pas avoir aimé suffisamment tes enfants et tes proches; toi qui avais peur que ton pauvre cœur en subisse le courroux. Ne t’inquiète plus.

— Es-tu un oiseau magicien?

— Non, juste une maman corneille mariée pour la vie et qui vaque à plusieurs responsabilités familiales. Je dois aider à construire le nid. J’ai aussi la charge de trouver la nourriture, de couver les petits, d’élever les oisillons et de voir à l’entretien de notre abri. L’autre soir, en cherchant des vers de terre pour notre souper, je t’ai vue par la fenêtre. Tu visionnais la biographie de Judy Garland en DVD et tu avais la larme à l’œil tellement la vie de la chanteuse te semblait triste et malheureuse.

— Tu m’as regardé pleurer?

— Oui et, à la fin du film, je t’ai aussi vue copier dans un calepin la célèbre phrase du Magicien d’Oz mise en exergue à la fin du film : « UN CŒUR NE SE JUGE PAS PAR L’AMOUR QU’IL DONNE, MAIS PAR CELUI QU’IL REÇOIT DES AUTRES ».

— Je t’offre cette phrase, pour ton cœur meurtri. Sois plus douce avec toi-même. Tu es une bonne personne, chère Coco, talentueuse et généreuse. Nous, les corneilles, nous raffolons de tes gâteries, de tes sourires et de la délicieuse attention que tu nous portes. Ta maison, entourée de gros arbres, se trouve à deux pas de la forêt. Nous sommes ravies de te côtoyer et de faire partie de ton quotidien. Les gens traitent souvent les corneilles d’oiseaux de malheur, mais à bien y penser, nous pourrions réfléchir à ton bonheur et à celui des autres. Tu sais que nous volons très haut dans le ciel et que nous sommes certainement capables d’attraper un ange par le talon; un ange apte à enseigner la magie de croire aux forces de l’univers.

— Toute ma vie, j’ai voulu y croire. Jadis, dans le pire de la tourmente, j’ai même écrit une lettre de deux cents pages au Maître de là-haut pour implorer son aide. Nuit et jour à cette époque, je fixais le ciel. J’attendais une réponse; une main sortant de derrière un nuage, un tremblement significatif au plus profond de moi. Mais rien n’advint et j’ai alors conclu que le seul chemin pour moi se révélerait un lourd fardeau à transporter. Heureusement, après plusieurs années, le soleil se leva enfin sur ma vie sombre et sa lumière m’a remise au monde.

— Tu te trouves sur la bonne route, chère Coco, et les cailloux du chemin blessent de moins en moins tes pieds sous tes pas. Ne le remarques-tu point? Avance avec joie, continue de parler aux oiseaux et utilise la belle plume que je t’ai offerte; elle en a bavé elle aussi, trempée dans le labeur à cœur de jour.

Je suis chamboulée! La brillante corneille a raison. Lorsque j’ai lu cette phrase du Magicien d’Oz à la fin du film, j’ai tout de suite voulu y croire. La bienveillance et l’affection que je reçois de vous, bien-aimés lecteurs, agissent comme un baume sur mon cœur, comme l’ont probablement fait les applaudissements pour Judy Garland. Lettre après lettre, vos nombreux commentaires enjolivent mon quotidien, guérissent mes blessures, donnent des ailes à mon imagination, agitent ma plume et m’encouragent à continuer.

Pardonnez-moi la fantaisie d’une corneille m’ayant offert sa plume. À mesure que des millions d’oiseaux s’installent sur les branches, mes yeux, mes oreilles et mon cœur s’amalgament aux forces magiques de l’Univers.

Cora
❤️

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