Le temps s’envole et nous sommes encore là à compter sur nos doigts les matins qu’il nous reste. J’ai des mouches à patates dans mon salon. Elles longent les rebords des fenêtres et je me demande si elles ont passé l’hiver dans ma maison. Chaque fois que mon doigt essaie de toucher une jolie carapace, la coccinelle se soulève et volette à petits coups d’ailes, en se posant souvent et en changeant fréquemment de direction. Aurai-je assez de doigts pour les compter? Assez d’amour pour ne pas les aspirer avec le boyau de la balayeuse?
7 h 58 au café du village
Il y a cette jeune fille derrière le comptoir qui m’a dit l’autre matin qu’elle était à ramasser à la petite cuillère. Mes doigts ont dû pitonner sur l’iPad pour comprendre ce que cette ado à peine sortie de l’enfance voulait dire.
Une lectrice de Sept-Îles me dit que je suis sur sa « bucket list » pour une rencontre avec elle. Je rêve de voir ces îles que je peux compter sur mes dix doigts. Google me parle de la poissonnerie Fortier & Frères, des croisières G.W.D. avec brunch en mer; de la Société Historique du Golfe, du Festi-GrÎles de la Côte-Nord et des Jardins de Gallix. Wow! J’ai entrevu Sept-Îles en pitonnant et mes doigts comptent les heures pour s’y rendre.
Dimanche dernier, une cliente curieuse du café me demandait ce que j’ai de plus précieux et j’ai vite répondu : mes doigts, chère dame! Mes dix doigts qui tapent le clavier et qui racontent au monde pratiquement tout ce que je pense.
Mes deux pouces sont les plus costauds et les plus aidants. Ils savent comment agripper, dévisser, tourner, serrer tout ce que je désire.
Mes deux index ressemblent à des flèches. Ils sont très utiles pour indiquer la direction. Je me souviens, toute petite, maman tapait mon index gauche que j’utilisais souvent pour gratter mon nez.
Ce gros doigt au centre de chacune de mes mains s’appelle le majeur. Comme tant d’hommes, il se pense le plus important parce qu’il est plus long que les autres. Moi, je l’utilise surtout pour bichonner la terre des semis printaniers et aussi pour étendre la gouache lavable que j’utilise lorsque j’essaie de rivaliser avec Picasso.
Le doigt côtoyant le petit doigt s’appelle l’annulaire. Pendant longtemps, on s’est demandé pourquoi il portait cet étrange nom, jusqu’à ce qu’on lui enfile un anneau doré appelé alliance. Mon ancien époux a porté son alliance pendant environ 45 minutes. Le temps que la cérémonie de mariage finisse. En sortant de l’église, il me l’a remise en disant que moi seule étais mariée. Je l’ai gardée. Je l’ai toujours, attachée à la mienne, à cause du prix de l’or, je suppose, dans un vieux coffret. À bien y penser, à la première occasion, je les vends et m’achète une nouvelle paire de lunettes.
Le petit doigt a le nom le plus long : il s’appelle l’auriculaire. C’est un nom du dimanche qui contient onze lettres. Comme il est difficile de s’en souvenir, nous l’appelons affectueusement « le petit doigt ». Lui seul est capable d’entrer dans une oreille pour calmer une démangeaison. Cela m’arrive assez souvent, surtout lorsque la télévision m’empoigne le chignon.
Imaginez un instant qu’un monstre anthropophage nous coupe les dix doigts. Que ferions-nous? Nos mains deviendraient des mitaines sans doigts? Des petites pelles tout juste bonnes à pousser une charge ou à recueillir quelques grains de pluie. Un handicap majeur pour tous ceux et celles qui écrivent au lieu de parler.
Bénissons nos doigts, car ils sont aussi précieux que la prunelle de nos yeux.
Cora
❤ 👐 ❤
Chers lecteurs et chères lectrices, la lettre qui suit n’a pas été rédigée par votre auteure préférée! Exceptionnellement, nous avons laissé la plume à Gigi, la fille de Madame Cora. Gigi a écrit cet hommage à sa mère le jour de sa fête et nous vous en faisons cadeau.
LE 27 MAI 2025
Il y a 78 ans aujourd’hui, ma mère est née de parents unis par un mariage de raison et de devoir, sans amour ni passion. Sa mère était amoureuse d’un protestant. Cette union s’avérait inacceptable aux yeux de sa famille et de sa religion. Elle s’est résignée au premier venu catholique qui voulait bien d’elle; lui qui ne savait rien du désespoir de sa nouvelle épouse. Son cœur à lui, rempli de joie, se retrouverait bien vite en miettes, ses rêves de fonder une famille aimante, effondrés.
Ma mère a grandi dans un foyer qui ne connaissait pas le bonheur, avec une mère qui souffrait de bipolarité et un père perdu dans sa peine et tentant de la noyer dans l’alcool. Elle s’est mariée à reculons à un immigrant nouvellement arrivé au Canada, traînant avec lui son propre bagage de troubles de santé mentale, convaincu de la suprématie masculine. Elle s’était retrouvée enceinte et, selon elle, elle devait payer pour le péché qu’elle avait commis hors des liens sacrés du mariage.
Elle a enduré 13 années de violence physique et émotionnelle. Mon père la battait, la dénigrait, la trompait et perdait tout son argent dans des gageures aux cartes. Elle l’a quitté le jour où il m’a frappée avec rien de plus que la « station wagon » familiale et son sac à main.
Elle a travaillé sans relâche pour subvenir à nos besoins sans jamais recevoir un sou de mon père. Il a quitté le pays « pour éviter de la tuer », disait-il pour se justifier. Mes grands-parents l’ont aidée en prenant soin de nous jusqu’à ce qu’ils meurent subitement tous les deux; mon grand-père de leucémie le jour même de son diagnostic et ma grand-mère dans un violent accident de la route. Seule pour nous élever, elle a travaillé des semaines de cent heures pendant des années, jusqu’à ce qu’elle tombe d’épuisement professionnel qui l’a forcée à passer une année complète sur le sofa à tenter d’apprendre à prendre soin d’elle.
Le 27 mai 1987, elle a ouvert le premier de ce qui allait devenir une chaîne de restaurants à déjeuners bien-aimée des Canadiens. Elle a travaillé avec acharnement, s’endormant avec des livres de recettes sur le nez pendant trois ans jusqu’à ce que nous la forcions à prendre des vacances de peur qu’elle ne souffre d’un autre « burn out ». Lorsqu’elle est rentrée de Paris, où elle a dormi sept des dix jours de son voyage, nous étions très heureux de lui montrer que nous n’avions empoisonné aucun de ses clients chéris! « Trouve-toi autre chose à faire! », que nous lui avions lancé. « On peut la faire rouler la place! »
C’est ce qu’elle a fait! Après avoir exploré différentes pistes à savoir ce qu’elle pourrait bien faire d’autre, elle a saisi l’occasion d’ouvrir un second restaurant qui lui permettrait de ravir encore plus de clients avec notre offre de déjeuners désormais spectaculaire. Après avoir signé le bail pour le nouveau restaurant, assis autour d’une table dans notre petit resto de 29 places, le premier de la chaîne, nous trinquions avec nos tasses de café pour célébrer. Tout le monde parlait et gesticulait en même temps, excité par le brillant avenir qui miroitait devant nous quand ma mère leva sa tasse et déclara, devant ses enfants et l’univers : « Je vais changer le karma de ma famille; peut-être pas celui de mes enfants, mais, un jour, mes petits-enfants ne manqueront de rien. » Ce fut le début de tout, de la trace qu’elle laissera sur cette terre.
Enfant, j’étais souvent frustrée que ma mère refuse de promettre quoi que ce soit, car elle ne pouvait pas être certaine de tenir sa promesse. Je ne le réalisais pas à cette époque, mais sa parole valait beaucoup à ses yeux. Même une promesse faite à la va-vite pour calmer et faire reculer ses enfants, qui ne connaissaient pas mieux, serait pour elle une trahison. Elle ne nous mentirait jamais, pas plus qu’elle ne se mentirait à elle-même. Nous allions éventuellement réaliser que sa parole était son superpouvoir, son instrument de création.
Aujourd’hui, ma mère célèbre ses 78 ans. Elle a tenu parole, et ce, depuis longtemps. Mes enfants ne manquent de rien. Je n’ai jamais connu la douleur et la difficulté de me demander comment j’arriverais à les nourrir chaque jour. Je n’ai jamais eu à m’inquiéter pour trouver un toit où loger mes enfants, pour subvenir à leur éducation ni à quoi que ce soit d’autre. J’ai eu le grand luxe de la sécurité pour pouvoir guérir mes blessures et devenir la femme que je suis aujourd’hui. On m’a donné les moyens de créer de la joie, de la croissance et de la découverte avec ma famille au lieu de survivre et d’en arracher.
En ce 27 mai, jour de sa fête, je célèbre ma mère. À cette courageuse battante, qui m’a donné la vie et une vie que j’adore, je lui souhaite l’aisance de vivre, de la paix dans son cœur et qu’elle sache qu’elle a accompli son devoir. Le reste ne tient qu’à nous. Comme beaucoup d’enfants, je n’ai pas toujours perçu l’ensemble de l’œuvre. J’ai souvent pleuré et chigné. Je me suis obstiné et battu, et j’en ai voulu à ma mère autant que je l’ai blâmée. Certes, j’éprouve une certaine honte lorsque je suis confrontée à ma petitesse et à mon impatience devant l’énormité de son œuvre. Je suppose que cela peut être attribué à l’immaturité et au privilège. Quoi qu’il en soit, je réalise pleinement que ma magnifique vie et tout ce qu’elle comporte comme agréments, mes beaux enfants épanouis, mon cheminement vers la guérison et ma contribution dans la société reposent sur les épaules de ce que ma mère a fait de sa vie. La voie qu’elle a tracée m’a permis de trouver mon propre chemin, puis d’aider et de donner aux autres à mon tour. Je suis reconnaissante, humble, fière et heureuse.
Merci, Maman.
Je te vois.
Je t’entends.
Je t’honore.
Je m’efforce d’être digne de tout ce que tu m’as offert.
D’une femme à une autre, je suis fière de toi.
Je t’admire.
Gigi
♥️
Je vous ai déjà confessé, par le biais de quelques lettres, que j’achète des livres sans arrêt. Neufs ou usagés, il suffit d’un titre accrocheur ou d’une recommandation d’une amie ou d’un critique littéraire pour me convaincre d’ajouter un énième volume à ma collection. Je lis des livres depuis toujours. Mais saviez-vous que, depuis quelques années, je dévore presque autant de magazines? J’ai développé cette délicieuse manie de collectionner les revues pendant la pandémie et, depuis, je consomme chaque périodique comme s’il s’agissait de suppléments importants à ma santé. En fait, c’est de l’or en barre. J’apprends tellement de choses en lisant! J’anticipe la livraison de chacun en kiosque comme si j’attendais Noël autour du 25 de chaque mois.
Hier soir, mes yeux braqués sur une édition hors-série du périodique français « Psychologie », je notais les principales clés pour une créativité heureuse. Oui, oui! L’art de la créativité n’est pas réservé seulement aux artistes. Il s’agit d’un état d’esprit à protéger et à cultiver au quotidien, car il peut devenir le terreau d’une réelle transformation de soi. Je me vante un peu en vous disant espérer que mon écriture hebdomadaire s’améliore un tantinet à chaque lettre du dimanche!
Je sais que, pour créer, il faut plus qu’un don du ciel. Il faut qu’une disposition intérieure prenne sa place et devienne accessible à tous. Il faut aussi être capable de combattre la routine. Pour écrire, je dois aussi prendre des risques, faire preuve d’empathie et m’ouvrir à l’inconnu. Il s’agit quelquefois d’un combat contre ce qui m’inhibe ou m’empêche d’avancer.
Je crains souvent que mon propos trébuche et s’enfarge, surtout lorsque j’insiste pour ajouter trop de boules de Noël dans l’arbre. Ma fameuse touche personnelle s’affirme comme un coup de pinceau sur un tableau ou une cinquième ligne au quatrain poétique que personne d’autre ne peut composer à ma place. J’ajoute mon grain de sel à la soupe et j’affûte mon esprit critique au lieu d’adhérer à la pensée dominante. Évitant les automatismes, j’essaie d’entendre mes besoins et mes désirs; ce que mon petit cœur veut réellement dire.
Me remémorant les enseignements de Julia Cameron, la coach en créativité, j’écris chaque matin, une à deux heures d’affilée, pour expulser les ruminations, les craintes, les petites et les grandes fixations; bref, tout ce qui empêche mon imagination et ma créativité de s’exprimer. C’est comme balayer tout le plancher de ma grande cuisine avant de m’attabler pour écrire. Les meilleures idées et les projets valables n’émergent très souvent qu’au milieu ou à la fin de l’écriture.
Les sages disent qu’il est essentiel de mettre régulièrement notre esprit en jachère, à l’abri des raisonnements et des activités d’écriture habituelles. Il me faut prendre le temps de flâner, de rêver éveillée et de laisser dériver mes pensées et mon imagination vagabonde. J’adore marcher en forêt, admirer les grands sapins qui embellissent nos magnifiques Laurentides, cueillir des petits fruits et prendre le temps d’écouter le gazouillis des oiseaux.
Avec cette caboche débordante d’idées, il m’arrive d’en oublier mes notes et ma liste de choses à faire. Un matin, au quart d’un texte, j’improvise. Le soir, j’ajoute quelques mots qui me connectent à mes émotions et à mes désirs. Cette improvisation me permet de prendre conscience de l’étendue des possibilités envisageables et d’ajouter une nouvelle circonstance capable de me sortir de ma zone de confort.
J’essaie d’écrire un de ces petits poèmes japonais de trois lignes, des haïkus, exprimant l’essence d’un moment particulièrement inspirant :
Les fleurs
parlent aux fourmis
en s’agenouillant.
Le théâtre rigole
dans le dos
des comédiens.
La fleur sent bon
aussi longtemps
qu’on la regarde.
La guerre,
une noce
sans héritier.
La plupart du temps, ma créativité s’avère le fruit d’un travail souterrain qui émerge sans crier gare. Je peine, je trime. D’un terrain aride qui n’est ni labouré ni ensemencé, j’espère une belle moisson.
Tel l’enfant piochant dans son coffre à jouets, j’examine tous mes possibles. Je puise dans le passé, j’imagine l’avenir et je me moque des sens interdits d’aujourd’hui.
Cora
♥️
Le premier restaurant Cora a ouvert ses portes le 27 mai 1987, le jour même de mon anniversaire de 40 ans. Toute ma vie d’avant avait été plutôt difficile, et j’ai réalisé beaucoup plus tard que ce jour d’anniversaire a été ni plus ni moins qu’une porte tournante qui me fit passer drastiquement, en un coup de vent, d’une morne femme résignée et soumise à une femme libérée très vive et pleine d’espoir. Ce matin-là, devant le commerce qui affichait mon prénom sur sa devanture, mes enfants et moi étions à mille lieues de le savoir, mais nous fêtions l’enterrement de notre misérable vie d’avant. L’an UN de notre reconstruction débuta en ouvrant la porte à notre premier client.
Si, à tout hasard, vous faisiez partie de ceux qui veniez chez nous à l’époque, peut-être avez-vous pu constater à quel point nous voulions faire plaisir à nos clients; à quel point nous les aimions véritablement! Je vous le confesse aujourd’hui, mes enfants et moi étions les affamés de l’histoire. Dans la cuisine ou derrière le comptoir, nous étions ceux qui manquaient d’amour; ceux qui, tout doucement, apprivoisaient la tendresse et l’affection. Ceux qui travaillaient comme des fous et ceux pour qui un petit compliment devenait une véritable satisfaction tellement ils en avaient besoin pour vivre normalement.
Voilà ce qui explique sans doute cette immense gratitude envers nos clients et ce qui, aujourd’hui, m’aide à me souvenir de ces gros morceaux de vécus flottant dans ma tête comme des glaciers descendant vers la mer.
Je travaillais sans relâche. Depuis quatorze mois, je me dévouais, sept jours sur sept, sans avoir pris une journée de congé. Toute mon énergie allait au restaurant et à ma clientèle : dénicher de nouvelles recettes, dessiner le menu, passer les commandes, laver les uniformes, puis recommencer. J’avais trop peur d’abandonner mon bébé; peur qu’un client avale un os de poulet; peur qu’un vent violent arrache une fenêtre. Je redoutais surtout que, si je m’absentais, tout aille de travers et que les clients soient mal servis.
« Peur que le monde arrête de tourner », m’avait lancé ma fille Gigi.
La première fois que les enfants m’ont sorti de la cuisine du boui-boui, c’était avec un forfait d’une semaine à Paris. « Chambre avec vue sur la tour Eiffel et un beau chèque de voyage de 300 $ pour “mes petites dépenses” », ont-ils ajouté candidement en me mettant l’enveloppe dans les mains.
Ils ont quand même acheté le billet d’avion et choisi Paris parce qu’ils m’avaient entendu dire au plombier que c’était mon rêve de m’y rendre un jour. Juste de savoir que je devais partir le samedi suivant m’a empêchée de dormir quatre nuits d’affilée.
— Fais-moi confiance, maman. Les billets ne sont pas remboursables; tu dois y aller.
Je n’ai rien vu des premiers jours, clouée de fatigue au lit dans la chambrette avec vue sur la tour Eiffel. Le peu de temps qu’il me restait, j’ai marché dans les rues comme un robot déconnecté de sa source d’alimentation. Je suppose que Paris se révèle magnifique lorsque nos yeux sont disponibles pour la contempler, mais les miens surveillaient les corneilles volant au-dessus de mon petit resto. Comment avais-je pu me laisser convaincre de l’abandonner?
— Pour te reposer, maman! Tu vas prendre une semaine de vacances pour te la couler douce. Ne t’inquiète pas, on a acheté le forfait avec l’argent que nous a donné le grand frère. Relaxe et réjouis-toi. On t’aime et on va prendre soin du bébé.
Les pauvres poussins. Comment pouvaient-ils comprendre que ce n’était pas le restaurant qui avait besoin de moi, mais moi qui n’existais plus sans lui? Comment leur avouer que, même en dormant, je tournais des œufs sur la plaque chauffante? Comment leur expliquer que je faisais partie du mobilier du resto; que lorsque les clients arrivaient, ils me nourrissaient? Tant et si bien que les livres de recettes avaient supplanté mon appétit pour les livres de grande littérature et de poésie.
Dans le gros avion qui me ramenait à Montréal, j’ai vu le monde enveloppé dans la ouate par le hublot. J’avais tellement hâte de toucher le sol, de voir les enfants, de remettre mon tablier et de cuisiner une crème de potiron à la française!
Dans la soute à bagages, ma valise débordait de nouveaux livres de crêpes extraminces aux garnitures et pliures extravagantes. J’avais tellement hâte de parler aux enfants des délicieux coulis de fruits auxquels j’avais goûté, du café moka et de l’extraordinaire saveur de pur beurre des viennoiseries.
Lorsque l’oiseau géant toucha le sol à 17 h 45, heure locale de Montréal, tous les passagers ont applaudi. J’espérais voir mes enfants, mais je vis plutôt Platon, le plongeur, qui m’attendait à la porte d’arrivée. Sa veste blanche maculée de jaunes d’œuf au ketchup détonnait parmi la foule de bras grand ouverts.
— Laisse-moi prendre ta valise, Boss; j’arrive directement du restaurant.
— Est-il arrivé quelque chose? Où sont les enfants?
— Inquiète-toi pas, Boss, je viens de finir la vaisselle. Tout baigne dans l’huile.
Le monde n’avait pas arrêté de tourner durant mon absence, me confirma le plongeur. Le resto n’avait pas dérougi de clients et les ventes, selon la belle Gigi, continuaient leur ascension, comme avant mon départ.
Le lendemain, pour un court moment, j’ai eu l’impression d’entrer dans un film déjà commencé. Tout roulait. Gigi s’affairant à la plaque chauffante, le plus jeune transvidant son mélange à crêpes et Marie, la serveuse, avançant vers la table ronde du devant avec trois grosses assiettes de nourriture dans ses petites mains.
« Youhou, je suis revenue! », ai-je eu envie de crier. Mais je me suis retenue. Telle une petite souris dans un plateau de fromages, j’ai traversé le resto bondé en essayant de faire le moins de bruit possible. Je suis descendue au sous-sol et, assise sur une chaudière de margarine retournée, j’ai laissé couler l’océan de tristesse qui inondait mon cœur.
Je me répétais la phrase que m’avait lancée Platon sans vouloir m’épargner ni me blesser : tout baigne dans l’huile. Les oisillons n’avaient plus besoin que je leur apporte leur brin de nourriture dans le bec. Ils avaient grandi. Et, tout à coup, je ne semblais plus aussi indispensable que je le croyais. Puis, soudainement, comme si l’univers avait entendu l’écho de ma souffrance, j’entendis ma fille crier : « MAMAN! »
— Maman, le vendeur de viande veut te parler d’une nouvelle coupe de jambon. Est-ce que ça t’intéresse?
Tout m’intéressait dans la cuisine et surtout tout ce qui concernait nos spécialités matinales! Dès le lendemain, nous nous sommes affairés à pratiquer la dizaine de bonnes idées que j’avais rapportées de la Ville lumière et la planète s’est remise à tourner comme avant ma visite sur le Vieux Continent. Sauf que, désormais, il m’arrivait de quitter le resto plus tôt, juste après le service du repas du midi. Et personne ne s’en plaignait.
Je commençais tout juste à comprendre que notre spécialité de déjeuners devenait rapidement plus grande que le petit resto, plus indépendante et plus importante que la bonne cuisinière en moi. Les enfants m’avaient offert un beau cadeau et m’avaient fait réaliser qu’eux aussi avaient gagné en autonomie. Ensemble, nous pourrions opérer plus d’un restaurant. Avec cette miraculeuse parcelle de compréhension, je me mis donc à arpenter la ville à la recherche d’un nouvel emplacement.
Puis, comme vous le savez, j’en ai trouvé plus de 125 à travers le Canada. Tellement que je n’ai jamais pensé retourner à Paris! Mais il n’est jamais trop tard pour changer d’idée.
Cora
❤️
Franchises Cora Inc., chef de file des déjeuners au Canada, annonce avec fierté que la bannière comptera deux nouveaux restaurants dans l’Ouest canadien. Cette fois-ci, ce sont les villes de Medicine Hat en Alberta et de Brandon au Manitoba qui font rayonner le soleil Cora.
En juillet dernier, le restaurant de Medicine Hat a été inauguré. Il s’agit du vingtième restaurant à voir le jour dans la province de l’Alberta.
D’autre part, le restaurant de Brandon, quatrième établissement Cora au Manitoba, a ouvert ses portes en novembre dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec plus de 125 franchises, les restaurants Cora continuent d’offrir un menu diversifié de déjeuners et dîners colorés et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
Les restaurants Cora sont fiers d’annoncer que la marque devient désormais un partenaire de choix de la compagnie aérienne WestJet. En effet, le transporteur canadien offre dorénavant le déjeuner Cora dans sa cabine Privilège à bord de ses vols matinaux. Il s’agit d’une délectable marque de confiance à l’égard notre entreprise, la pionnière des restaurants de déjeuners au Canada!
WestJet propose, depuis le 26 juin, un déjeuner Cora sur la plupart de ses vols d’une durée de deux heures et demie et plus. Les plats offerts sont inspirés des repas déjà prisés des mordus des déjeuners Cora : les oeufs Ben et Dictine à la dinde fumée, la Cassolette de légumes et l’Omelette au cheddar vieilli et aux épinards avec saucisse à la dinde.
Il s’agit d’une savoureuse opportunité pour Cora déjeuners d’accroître sa notoriété et de faire découvrir son menu auprès d’un public voyageur en donnant aux passagers de WestJet la chance de savourer un déjeuner Cora dans la cabine Privilège du transporteur.
Bon voyage!
Franchises Cora inc., le chef de file canadien des petits-déjeuners, est fière d'annoncer qu'un autre soleil s'ajoute à sa bannière dans l'Ouest Canadien. Cette fois, c'est la ville de North Vancouver qui a vu le soleil se lever.
La grande pionnière et fondatrice, Cora Tsouflidou, était de la partie lors de la Grande ouverture. C'est lors de cette célébration qu'elle procède à la Cérémonie de la Première omelette, une tradition par laquelle la première omelette du restaurant est réalisée de manière tout à fait symbolique.
Cette nouvelle franchise fait partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Il s'agit du 10e restaurant Cora en Colombie-Britannique pour la plus grande chaîne de restaurants de déjeuners et dîners à travers le pays.
Avec plus de 130 franchises en fonction, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners : une nourriture et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.
L’année 2019 en est une de développement pour Franchises Cora inc., le chef de file canadien des déjeuners. L’entreprise fait rayonner son soleil symbolique dans les plus grandes villes au pays!
Deux autres restaurants ont ouvert leurs portes en mars. Comme dans bien des cas chez Cora, il s’agit d’une aventure familiale. Ainsi, le restaurant du quartier St. Vital, à Winnipeg, est géré par un couple de franchisés qui est tombé sous le charme des restaurants Cora, de leurs menus colorés et de tous les plats joliment agrémentés de fruits.
La plus récente ouverture est celle du second restaurant situé à Regina. Le franchisé a d’abord ouvert un premier Cora en novembre 2018. Fort de cette aventure, il s’est lancé dans le développement de son deuxième restaurant et a ouvert les portes de celui-ci le 18 mars dernier.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Avec 130 restaurants en activité, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners et poursuit sa mission d’offrir une nourriture et un service de qualité dans une chaleureuse atmosphère familiale.
Le leader canadien des petits-déjeuners ouvre deux nouveaux restaurants
Franchises Cora inc., le chef de file canadien des petits-déjeuners, est fière d'annoncer l'ouverture de deux nouveaux restaurants dans l'Ouest Canadien. L'Alberta a accueuilli un nouveau soleil Cora au centre-ville d'Edmonton alors que la Colombie-Britannique a célébré l'arrivée du restaurant dans la ville de Surrey.
La grande pionnière et fondatrice, Cora Tsouflidou, était de la partie lors des deux Grandes ouvertures en compagnie de différents dignitaires, influenceurs locaux et invités. C'est lors de cette grande célébration qu'elle procède à la Cérémonie de la Première omelette, une tradition par laquelle la première omelette du restaurant est réalisée de manière tout à fait symbolique.
Les deux nouvelles franchises font partie du plan d’expansion pancanadien de la compagnie québécoise. Il s'agit du 9e restaurant Cora en Colombie-Britannique et du 18e en Alberta pour la plus grande chaîne de restaurants de déjeuners et dîners à travers le pays.
Avec 130 franchises en opération, Cora continue à offrir une gastronomie matinale spécialisée en déjeuners : une nourriture et un service de première qualité, le tout dans une chaleureuse atmosphère familiale.