Choisissez votre restaurant favori
pour personnaliser votre expérience.
Geolocation
Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 16:00 (PST)

Abbotsford


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Acadie - Montréal


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Adelaide Centre - London


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (MST)

Airdrie


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Airport & Queen - Brampton


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Alta Vista - Ottawa


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Ancienne-Lorette


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Barrie


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (EST)

Beauport


Cora Déjeuners et dîners
OuvertPrésentement ouvertFerme à 15:00 (AST)

Bedford


Afficher plus de restaurants
Les restaurants Cora embauchent, faites partie de l’équipe!
 | 
7 septembre 2025

Écrire sur une page blanche

Écrire sur une page blanche c’est comme y voir apparaître des pattes de mouches dansant sur la neige. J’écris ce matin avec l’aide du vent qui tourne mes pages. Lorsque je trempe ma plume dans mon cœur, tout s’inscrit comme par magie.

Depuis tant d’heures, tant de jours, tant d’années, l’aiguille du temps collée à mon poignet, je lis, j’écris, je lâche prise et je me crois bénie. Les souffrances du passé sont passées. Mon vide d’amour se comble de jour en jour.

J’ai souvent entendu dire que le meilleur moyen de prédire son avenir, c’est de le créer. Intelligente, astucieuse et quelques fois provocante, ai-je été à la hauteur de ce cirque planétaire? Occasionnellement, la récente fragilité du monde m’inquiète. Cette terre n’est après tout qu’un caillou revêtu de chair humaine!

Est-ce qu’un nuage dans le ciel parle avec d’autres nuages? Tous ces fragments d’instants qui nous semblent être la vie. Ces terriens dans la rue qui à peine se saluent. Où s’en va l’humanité?

Poésie, je t’aime! Tu enlaces toutes mes tournures de phrases. Tu m’attends lorsqu’une rime houspille mon propos; ta patience est sans limite lorsque ma folle mémoire se met à caracoler. Parfois les mots me font défaut pour décrire ma peine ou pour allonger ma vie. Toujours, toujours, ma volonté de vivre s’avère beaucoup plus forte que mon désir de quitter ce monde. Jusqu’au bout, jusqu’à ce que je puisse encore imaginer la longue échelle qui mène là-haut, j’implorerai les anges de me garder dans le club des vivants.

Sur ma page blanche poussent de petites fleurs; de jolis mots à peine sortis de terre et qui déjà ressemblent à des étoiles brillantes. N’ai-je jamais connu un seul moment d’extase?

Derrière ma maison, trois jeunes érables noirs me dévisagent. Leurs feuilles, un tantinet craquelées et d’aspect fané, m’émeuvent et je regarde mes mains, mes bras, mon cou, mon front, tout ce corps qui se fane et dépérit. Je n’ai d’espoir que mon écriture quotidienne pour garder mes sens éveillés.

Tard l’autre soir, je n’arrivais pas à dormir. J’ai eu beau noircir trois pages, allumer une chandelle et sentir le parfum de la cire, ma lettre faiblarde tardait à prendre forme. Il arrive que l’inspiration s’endorme avant moi.

Je revois souvent mon père dans mes rêves. J’entends la musique de Mario Lanza, je vois ses larmes qui tombent sur ses grosses joues mouillées.

L’intrépide ruisseau qui coule encore en moi m’empêche de partir. Le cri d’un colibri, une jolie branche de lilas, mes deux arrière-petits-fils, mes précieux petits-enfants, mes enfants chéris, cette entreprise qui m’a appris à vivre honorablement.

Moi qui ai toujours tendance à perdre mon chemin, devrais-je avoir en main une carte du ciel pour m’y rendre?

J’ai soif, j’ai faim, j’ai peur. Je me demande à quoi ressemble la salle d’attente de la mort. Ma vie dans l’urne pèsera le poids d’une petite pommette. Espérons toutefois que les pépins naviguant sous terre puissent s’enorgueillir d’un immense verger.

L’autre soir, j’ai lu quelque part une très belle phrase de Saint-Augustin et je m’empresse de la partager avec vous : « Si vous voulez devenir ce que vous n’êtes pas encore, restez toujours insatisfait de ce que vous êtes. Car, là où vous serez satisfait, là vous resterez claquemuré dans un maigre monde. Continuez donc à progresser, continuez à marcher, continuez à avancer. »

Cora
♥️

chevron-down