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Cora Déjeuners et dîners
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Abbotsford


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19 octobre 2025

Les mots de ma vie

MAMAN
Cette vaillante Gaspésienne qui me donna naissance. Elle mourut plutôt jeune dans un terrible accident de voiture. Par miracle, mes trois jeunes enfants qui l’accompagnaient s’en sont sortis indemnes. À la morgue, j’ai vu son corps et j’ai dû identifier son beau visage atrocement défiguré. Lors de ses funérailles, une tante me révéla un secret à propos de ma mère, et je compris enfin qu’elle avait vécu toute sa vie avec l’âme en peine. Jeune adulte, l’église et sa famille lui avaient interdit d’épouser le bel homme protestant qu’elle aimait éperdument. Le malheur a rongé son cœur, troublé son esprit et ravagé son corps d’eczéma, particulièrement ses mains.

PAPA
Cet homme de peu de mots, plus triste que l’automne. Lui aimait maman comme un fou et elle ne l’aimait pas. Chaque soir, après le souper, papa s’assoyait dans son large fauteuil. Il ouvrait le petit tourne-disque et écoutait « O sole mio » de Mario Lanza. Je n’ai qu’à penser à papa et je revois de grosses larmes déboulant sur ses joues. Maman qui gueulait, papa qui pleurnichait. Il m’arrivait d’essayer de comprendre comment les êtres s’accouplaient.

ÉCRITURE
Rapidement dans mon enfance, l’écriture devint mon ultime consolation. Au sous-sol de la petite maison de Caplan, je descendais quelques marches, je tirais sur un fil et la lumière jaillissait. Je composais de courtes phrases sur l’envers des feuilles de vieux calendriers que maman conservait pour nous. Des mots qui rimaient avec d’autres, une strophe de quatre vers; un court poème. Je découvrais la beauté et la puissance des mots.

LECTURE
Mon refuge et ma plus grande occupation! Jeune collégienne, je lisais à outrance l’histoire du monde, les classiques, y compris l’impressionnante mythologie grecque, et tout ce qui me tombait sous la main de plus moderne. Je raffolais des poètes maudits : Baudelaire, Verlaine et Alfred de Vigny. Plus tard, je me suis abandonnée aux livres de recettes et à tous les manuels qui concernaient l’art de réussir en affaires. Lorsque j’ai retrouvé le bonheur de lire pour le simple plaisir, je me suis adonnée aux biographies et j’ai renoué avec la poésie et les romans. J’ai conservé la manie de ne lire qu’un seul livre à la fois et je n’hésite pas à renoncer à un ouvrage médiocre, décevant ou inutile. Il y a tant d’autres volumes à dévorer!

MOTS
Les beaux mots sont comme des êtres vivants, comme des pépites d’or à privilégier dans un texte. En écrivant, j’essaie toujours d’éviter les trop longues phrases, les adverbes saugrenus; les grands fainéants de mots ou les navets pourris.

CAFÉ
Que je me trouve assise à ma table de cuisine, au bureau en train d’assister à une réunion, dans un resto avec mes amis ou installée sur mon sofa rouge à faire un brin de lecture, vous remarquerez assurément une tasse de café à mes côtés. C’est aussi certain que le soleil se lèvera demain! Je le bois avec un lait ou une crème et sans sucre puisque, durant mes années de restauratrice, le temps me manquait pour le préparer avec fioritures. Je savoure ce liquide exquis à outrance, au moins six à huit fois par jour.

RÉUSSITE
Ma vie professionnelle a réellement commencé par le besoin de survivre et de nourrir mes enfants. Si j’exploitais un restaurant, nous aurions forcément de quoi manger. La réussite est apparue en 1987, dans un tout petit bouiboui de 29 places. J’ai dessiné un magnifique soleil jaune tout souriant. « Un véritable logo », comme disent les savants. Un soleil illuminant aujourd’hui plus de 125 restaurants franchisés à travers notre grand pays.

LUNETTES
J’ai toujours aimé fabriquer mes colliers, mes bracelets et mes broches. Je le faisais parce que mon budget ne me permettait pas de m’en acheter, puis parce que j’étais créative et que j’avais le loisir de le faire. J’adore m’habiller avec toutes sortes de couleurs extravagantes et d’accessoiriser mon ensemble au complet ton sur ton, des chaussettes au chandail, en passant par l’occasionnel bandeau dans les cheveux, la montre et le pantalon. Oui, oui! J’ose la couleur, car elle me garde vivante. Vous trouveriez sans doute que ma garde-robe ressemble surtout à une grosse boîte de crayons Laurentien 24 couleurs. Je raffole des lunettes et j’en ai de presque toutes les couleurs à force de visiter les marchés aux puces pour dénicher des montures rétro.

AMOUR
Ce grand inconnu! Quelques jolis hommes auraient peut-être voulu m’approcher. À vingt ans, la vie m’avait déjà casée. Sans un souffle d’amour entre les époux, comme ma pauvre maman. Une fois divorcée, je ne cherchais plus l’amour, mais la réussite. Je n’ai pas pris le temps de découvrir l’amour tandis que je travaillais à faire rayonner mon soleil dans de plus en plus de villes canadiennes. Maintenant vieillotte, je cherche le beau poète qui pourrait bien me réciter quelques belles lignes avant que je ne m’endorme.

PROVIDENCE
J’ai toujours cru à « l’aide d’en haut », surtout à la divine providence qui me guide avec sagesse, confiance et amour. Encore aujourd’hui, plus mûre que la pomme en compote, je vis, j’écris, j’essaie toujours d’ennoblir chacune de mes lignes en ayant une prière et un mot de remerciement pour le grand manitou.

VIEILLIR
Cette satanée vieillesse me fait penser au célèbre bonhomme Sept Heures de mon enfance! Elle peut nous miner et nous mener par la peur. « VIEILLIR, C’EST CHIANT », lâchait le célèbre Bernard Pivot, celui que je rêvais de rencontrer. « Vieillir, c’est désolant, disait-il. C’est insupportable, c’est douloureux, c’est horrible, c’est déprimant, c’est mortel! Mais j’ai préféré “chiant” parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste. Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira ».

Cora
♥️

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