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18 août 2023

Se réjouir de vivre

Enfin, enfin! Je pourrais le jurer sur le livre sacré : je me réjouis de vivre. Oui, oui! Le 27 mai dernier, j’ai plongé dans l’océan de mes soixante-seize ans et me voici plus heureuse que jamais.

Hier soir, je soupais avec mes deux arrière-petits-fils, aussi joyeux que de jeunes grenouilles sautant dans une mare de chocolat. Leur père et leur grand-père y étaient avec la maman-biberon, toujours prête à donner le sein entre deux sushis.

Se réjouir de vivre, c’est comprendre et apprécier ce qui nous apporte réellement de la joie. Je suppose que chacun d’entre nous cherche un différent bonheur selon notre propre réalité : âge, situation amoureuse, travail, famille, engagement artistique ou vie sociale. Une chose est certaine, nous rêvons tous d’être heureux et satisfaits de la vie qui nous colle au collet. Raisonnable et très réaliste, chaque jour je remercie le grand manitou de m’avoir faite ainsi. Bien sûr, comme tout le monde, j’ai eu mes misères et mes moments de gloire. J’ai vieilli comme vieillit le chêne centenaire, particulièrement résistant et facile à contenter.

Je n’ai pas assez de doigts pour compter mes bénédictions : capable de marcher sans canne, d’habiter seule, d’entretenir mon logis, de cuisiner mes repas, de conduire ma Mini, de faire les courses, de calculer mes dépenses, de lire de gros bouquins avec des barniques d’appoint, et surtout, surtout, capable de réfléchir et d’écrire en tapant sur un clavier.

Tous ces gestes du quotidien me rendent follement heureuse. Enfiler un legging sexy, attacher mon soutien-gorge, sécher mes cheveux, brosser mes dents, crémer ma figure, choisir mes lunettes et la couleur de mon rouge à lèvres. J’aime tellement étendre mon linge dehors, arroser mes plates-bandes de lupins, lacer mes « running shoes », brasser mes confitures, et le soir, pédaler sur un engin stationnaire en regardant des histoires inventées à la télé.

J’ai passé toute ma carrière de femme d’affaires à imaginer l’inaccessible, à mettre la barre très haut, à pourchasser des objectifs hors d’atteinte, à compter même les sous noirs et à combattre des cyclopes incapables de voir où j’allais.

Enracinée dans mon patelin de campagne, ma vie simple d’aujourd’hui me ravit énormément et j’en savoure chaque minute. Peut-être direz-vous que je suis facile à vivre et vous aurez raison. L’appel d’un petit-fils, l’arrivée d’un ami, une tarte aux pommes superbement réussie, une lettre bien écrite, une conversation amicale; je demeure attentive à tous ces petits moments de bonheur.

Comme le font les personnes faciles à vivre, essayons, vous et moi, d’amadouer le contentement, ce précieux élixir de bonheur. Profitons des petites joies quotidiennes, du sourire d’un étranger, d’un bon café, d’une conversation amicale, d’un bisou à la volée et de toutes ces pépites de sagesse qui se trouvent dans les choses ordinaires de la vie et dont la valeur se révèle inestimable.

« Ne cherchons plus la perfection, l’inaccessible étoile », comme chantait Jacques Brel. Ne cherchons plus la perfection dans les choses, dans les gens et en nous-mêmes, surtout.

Cora

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