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17 novembre 2023

Tilou, le magnifique matou

Je suis amoureuse d’un chat et je ferais n’importe quoi pour qu’il soit à moi! Nous nous sommes rencontrés chez une amie qui voulait me parler d’un audacieux projet, mais mes yeux ne regardaient que cet immense chat blanc. Juste à le sentir frôler mes chevilles, un tsunami d’amour envahissait l’intérieur de ma poitrine. Mon cœur battait la chamade et mon esprit s’entremêlait de non et de oui; je veux ce merveilleux chat!

Tilou, ce magnifique chat blanc au front tacheté de noir, me fixait sans cesse et, sous mes pieds, le plancher tremblait. Comme par exprès, l’animal se collait sur moi et ses yeux entraient dans les miens. « Vite, vite, vite! », se disait ma tête. Où se cache la porte de mon cœur?

Monique avait la larme à l’œil. Elle souhaitait que l’on discute de son projet et moi je reluquais son chat. Un mâle mature, dégriffé et doux comme un agneau.
— Il a douze ans, marmonne Monique.
— Est-ce vieux pour un chat?
— C’est un chat de ruelle, il peut vivre jusqu’à 20 ans.

Huit longues années de bonheur, pensa mon cœur. Je n’ai jamais eu d’animal de compagnie. Lorsque mes petits en voulaient, je leur suggérais d’attraper une souris! « Affreuse maman! », disait le plus vieux.

Ce sont les chats qui attrapent les souris. Je me souviens d’un déménagement en banlieue avec des chats errants qui emplissaient notre paillasson de souris. Un jour d’automne, nous avons adopté le chien d’un voisin qui retournait en ville et les enfants ont sauté de joie. Ils le caressaient, le peignaient, le nourrissaient et Bobby dormait au pied du lit du plus vieux. Puis leur spéculateur de père vendit la maison à une famille de quatre enfants qui pleuraient pour garder le chien. Comme nous retournions dans le ghetto grec de la grande ville de Montréal (Outremont, à cette époque), ils gardèrent Bobby et ce sont mes enfants qui pleurèrent en retournant en ville.

Arrivés à destination, nous vivions dans un troisième étage avec un petit balcon et sa vue sur les fonds de cours. Le plus vieux avait pris l’habitude de lancer des miettes et des rognures de fruits aux écureuils, se faisant un devoir de bien les nourrir.

Je me souviens comme si c’était hier d’un samedi après-midi où je devais préparer un baklava pour la fête de la belle-mère et voilà que, sans réfléchir, mon intrépide jeune fils s’empare du mélange d’amandes et de noix de Grenoble pour nourrir ses gentils écureuils. Le temps d’un éclair, cinq ou six comparses à longues queues touffues faisaient la fête sur le balcon et moi je pleurais.

Nous changions souvent de logis. Trop de blattes nocturnes à chasser, trop d’enfants bruyants, trop de marches à monter avec carrosse et bébé. J’avais souvent l’impression d’escalader l’Everest trois à quatre fois par jour. L’eau coula sous les ponts jusqu’à ce que se fracasse pour de bon le fragile entendement entre les époux. L’homme retourna dans son pays et les enfants allèrent temporairement chez mes parents. Un splendide Husky sibérien les attendait. Ce fut pour moi une immense joie de voir mes petits heureux comme des rois. Ma mère les inscrivit à l’école du village et je revins à Montréal pour me trouver un travail.

Aucun d’eux ne possède aujourd’hui un animal de compagnie. Moi-même, avant ce gros chat, je n’ai jamais songé à me procurer un chien ou un chat. Je n’ai probablement jamais compris pourquoi les gens s’attachent autant. Pourtant, j’entends très souvent les vieillottes de mon âge parler des bienfaits des animaux de compagnie. Oui, oui! Ils m'inciteraient à prendre l’air plus souvent, marcher, admirer le paysage et remplir mes poumons de bon air. À ce que mes amies me disent, la relation entre un animal et son maître est très précieuse. L’animal nous offre un amour inconditionnel. La voisine Margot m’a même dit qu’avoir un chien de compagnie lui a grandement permis de tisser des liens avec de nouvelles personnes. Margot se promène chaque soir sur la rue principale de notre patelin et son chien parle à tout le monde.

Cora

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