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11 septembre 2020

Une idée qui vient des États-Unis!

L’idée originale du Sarrasin Surprise vient de chez nos voisins américains. Un jour, bien avant que notre premier petit restaurant de déjeuners voit le jour, j’avais visité Boston et son orgie de restaurants installés à chaque coin de rue. Déjà à cette époque, je rêvais d’avoir moi aussi mon propre petit restaurant avec lequel je pourrais assurer la survie de mes marmots. Et, vous vous en doutez, je lorgnais surtout les établissements concentrés sur le service des petits déjeuners, même s’ils étaient presque tous ouverts 24 heures sur 24, à cette époque.

Bref, ce weekend automnal en question, toute seule dans ma Renault 5 noir charbon, manuelle et décapotable, je sillonnais les artères du grand Boston à la recherche d’un avenir dont j’avais drôlement besoin qu’il advienne le plus tôt possible.

Ça faisait juste quelques mois que je conduisais une auto manuelle et le cabriolet toussotait chaque fois que j’essayais de changer de vitesse. Vous vous imaginez l’audace que j’avais à cette époque : descendre à Boston avec une bagnole d’occasion que je ne maîtrisais même pas. Mais elle était décapotable et j’avais l’impression que tout Boston m’appartenait. Et c’était tellement facile de dénicher un trou de souris pour la stationner. Je trouvais une enseigne annonçant des « Breakfasts » et paf! Je garais mon bolide et j’entrais.

Et c’est ainsi qu’à la table voisine de la mienne je vis une drôle d’assiette de déjeuner atterrir devant un vieillard tenant couteau et fourchette comme s’ils étaient des armes de combat. Et la serveuse, aussi vieille que le client, revint une deuxième fois à la table avec trois pichets de sirop de trois couleurs différentes et un genre de bol à soupe rempli d’une dizaine de petits carrés de beurre enveloppés séparément.

- « Strawberry, blueberry and fake maple aroma », m’expliqua la serveuse comme pour répondre à mon audacieuse curiosité.

- « John loves butter », ajouta-t-elle. « His wife died last year ».

Sans vraiment comprendre le lien entre l’épouse et le beurre, mes yeux se concentrèrent à dévisager l’assiette contenant trois extra grosses saucisses enroulées dans des pancakes plutôt épaisses et chacune tenue par un gros cure-dent bien planté.

Et la serveuse d’insister pour que je goûte moi aussi à la spécialité de la maison: les « PIGS IN BLANKETS » avec trois sortes de sirop!

- « Where are you from? » me lança soudainement la bouche du vétéran, dégoulinante de sirop bleu.

Et patati et patata... Et les « pigs in blankets »" accostèrent sur ma table avec leur assortiment de sirops et autant de beurre que mon voisin de table.

Pas trop compliqué de faire mieux, pensais-je en ayant pourtant trouvé l’idée intéressante.

Et presque 15 mois plus tard, lorsque j’ai ouvert mon deuxième resto, l’idée me revint en voyant un client du comptoir enrouler ses belles saucisses à déjeuner dans nos fines galettes de sarrasin pour les dévorer après avoir trempé chaque bouchée dans un gros ramequin de mélasse. Et ma fille à qui j’avais raconté l’histoire des « Pigs in the blankets » américains, insista pour qu’on fignole l’idée américaine et qu’on inscrive un nouveau plat à notre menu.

Presque immédiatement, sur la plaque chauffante, la spatule s’affaira à essayer d’emprisonner trois petits cochonnets dans leurs manteaux de crêpes. Comme l’un sortait la patte, l’autre la queue ou le museau, ma fille suggéra d’ajouter du cheddar râpé sur l’intérieur des galettes pour qu’en fondant il puisse retenir les délices boudinés dans leurs linceuls croustillants. Elle déposa ensuite les trois saucisses bien enrobées dans une grande assiette ronde et les saupoudra de cheddar râpé extra-fort. On décora le tout d’un magnifique assemblage de fruits frais joliment coupés. Et hop! Le SARRASIN SURPRISE vit le jour.

Servi avec du véritable sirop d’érable ou nappé de mélasse, ce déjeuner devint immédiatement une vedette incontestable.

Malgré le succès exigeant de notre expansion canadienne, j’ai toujours pris le temps de m’évader vers les États-Unis, deux à trois fois par année. Et toujours pour visiter les restos de déjeuners, les immenses librairies et, en saison, les « lobster shacks » de la côte est. Je suis une fouineuse invétérée, une chercheuse infatigable de tout ce qui concerne la restauration, la nourriture et plus particulièrement le créneau des déjeuners.

Bon! J’arrête parce que ce n’est pas demain que je vais retraverser la frontière. Et de toute façon, depuis l’enfermement quasi obligatoire de tous les ainés de la planète, je voyage dans mes livres de cuisine; et j’avoue que ça va plutôt bien. Pas de bagnole à stationner, pas besoin de tirer le cou pour zyeuter l’assiette du voisin et, surtout, pas besoin de subir le douanier qui calcule à la cenne le montant de mes achats.

           Cora

       Bye bye 

Psst : Pour compléter ce beau voyage aux États, rien ne vaut ce remarquable conseil du célèbre physicien Albert Einstein né en 1879 à Ulm, Allemagne et mort en 1955 dans la ville universitaire de Princeton, New Jersey, É.-U. « La logique vous conduira d’un point A à un point B; l’imagination et l’audace vous conduiront où vous le d

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